Il n’est pas surprenant de voir quelques sympathisants échafauder de surprenantes et odieuses stratégies de la part du « grand capital » à l’encontre d’un candidat socialiste. La douleur de l'évènement peut, en effet, s’exprimer par un certain nombre d’appréciations hasardeuses.
La première (et non la moindre) est la théorie du complot. Explorons rapidement celle-ci pour noter qu'en la matière le timing n’était pas idéal. En effet, si cette possibilité pouvait être retenue elle n’aurait été véritablement opportune qu'entre les deux tours ; ainsi elle paralysait irrévocablement le PS dans la phase ultime de la campagne. Simple, sans bavure, l'objectif était le même mais plus efficace.
De surcroît cette théorie s’appuie sur un préalable gênant ; la connaissance d’une addiction avérée du candidat entraînant de (supposées) agressions sexuelles. Personne à gauche ou dans son entourage n’aurait voulu révéler l’inqualifiable ? Ni ses nombreux ennemis au PS ? ni la presse de droite ? Et l’opposition l’aurait ainsi achevé….avec la complicité implicite d'une partie des taiseux de gauche ? Les bruits sur les meurs légères de DSK ont franchis des degrés incontrôlés. Aimer séduire, être libertin, ne transforme pas un homme (ou une femme) invariablement en un agresseur sexuel proie facile de quelques Mata-Hari en mission.
Dans le cas qui semble se présenter il s’agira, soyez en certain, de démontrer qu'il s'agit d’une maladie, grave, très grave. D'une pathologie qui mérite des soins, parfois même éventuellement l’isolement forcé (c'est temporairement le cas), mais pas la vindicte. On peut être surpris de l’inhumanité d’un professeur de médecine qui semble avoir enterré bien rapidement le serment d’Hippocrate et avoir perdu tout sens de la nuance. On peut également s’étonner que 57% des français soient soupçonneux au point d’échafauder des scénarios dignes des pires polars américains.
Le syndrome POLANSKI. Les difficultés de la justice américaine dans cette affaire favorise la fermeté du Procureur à l’encontre du « présumé coupable » mais aussi, et surtout, à l’encontre de l’Europe et des habiletés de ses supposés puissants pour contourner les obligations de justice et de morale. Il s’agit en réalité pour l’accusation de défendre l’honneur et la probité d’une concitoyenne issue de la diversité sociale des Etats Unis, une présumée victime (1), immigrée noire, prolétaire et mère célibataire contre un socialiste européen prêt à donner des leçons d’humanisme à l’univers.
Cette affaire révèle simplement que la politique peut –aussi- s’exercer habilement de l'autre côté de l' Atlantique. Pourquoi le masquer et faire du nombrilisme en s’exonérant des arrières pensées et des stratégies de communication. OBAMA est en campagne. Il vient de remporte une victoire importante au travers de la suppression de BEN LADEN. D’autres gestes seront nécessaires pour renforcer la cohésion du peuple américain et conforter son appartenance à une communauté multiculturelle. L’affaire DSK participe tout simplement à cette conquête électorale et complémentairement à calmer les ardeurs du FMI dans le renflouement des comptes européens.
Les dégâts collatéraux en France pouvant, accessoirement, permettre de conforter la relation de ses dirigeants pour l’avenir…Il n'y a pas de complot mais plus simplement un faisceau d'opportunités de la part de quelques contradicteurs au futur ex-candidat. Le mal est fait...reste à savoir jusqu'où portera l'exploitation de cette supposée faute (1).
(1)Rappel : Un prévenu est couvert par la présomption d'innocence