Voici un docu-fiction étayé sur une étude minutieuse des rapports, livres, reportages des journalistes et hommes politiques qui ont vécu de l’intérieur la campagne pour la Présidentielle de 2007, une enquête minutieuse de Patrick Rotman, dont les talents d’historien sont reconnus, depuis ses documentaires politiques sur Mitterrand et Chirac, entre autres.
On sait que c’est de la fiction, mais c’est plus fort que la réalité. On découvre un Chirac vachard, mais mou, un Villepin grossier et violent, mais brouillon, un Debré obséquieux au jugement incertain, et surtout un Sarkozy attendrissant, qu’on a envie de prendre dans ses bras pour le consoler du lâchage de sa femme.
Si la réalisation manque un peu de vigueur (on pourrait supprimer au moins un quart d’heure), l’interprétation des comédiens est excellente : Denis Podalydès au premier chef, mais Florence Pernelle en Cecilia, plus vraie que la vraie : un acte d’auto-destruction de couple en toute connaissance de cause, un peu comme ce que nous connaissons aujourd’hui avec DSK.
Et puis les proches conseillers comme Hippolyte Girardot en Claude Guéant, et Dominique Besnehard, en Pierre Charon –qui semble régler des comptes personnels avec Ségolène Royal. Yves Le Coq, bien entendu en Chirac, Samuel Labarthe en Villepin.
C’est à la fois jouissif et jubilatoire, et montre le stress d’une campagne électorale au niveau le plus élevé. Et la fin d’une belle histoire d’amour, incompréhensible quand deux êtres se sont unis pour un objectif commun et alors que la réussite est en vue.