Pourquoi je voyage en moto 125

Par Plantecarnivore

vu sur le blog voyage

Je me suis déjà plusieurs fois posé cette question et mes explications sont de plus en plus étayées du coup, j’ai décidé d’en faire un article qui je l’espère donnera l’envie à plus d’un de tenter l’aventure avec une petite cylindrée !

ma yamaha WR 125 dans les rues de Naples

Une histoire de moto qui commence au Vietnam…

Je n’ai jamais été un fou de voiture ou de moto, je n’ai pour ainsi dire rien du motard que l’on imagine à la « Joe bar team » (pour celles et ceux qui ne connaissent pas : Joe bar team tome 1) adepte des belles et grosses motos, des courses, amateur de vitesse…En fait, même si j’ai bien du faire une fois ou l’autre du scooter durant ma jeunesse, c’est au Vietnam fin 2009, que j’ai goûté la première fois à la liberté du deux-roues. Là-bas, il est très simple d’en louer un : pas de formalité, 5 ou 6 dollars US la journée et le scooter est à vous ! Des machines automatiques ou à vitesses de 80 cm3 si ma mémoire est bonne, de quoi se faire plaisir et avoir quelques frayeurs aussi.
J’ai aussi eu recours par deux fois aux services d’un « easyrider », sorte de mercenaire de la route, payable en cash pour une virée à la journée ou sur plusieurs jours. Ils vous emmènent où vous voulez, ils sont capables de vous accompagner de Hanoï à HoChi Minh Ville et de rentrer en bus leur moto sur le toit ! Voyager de cette façon en moto a donné une autre dimension à mon voyage : En bus climatisé, ou même en voiture, comment se rendre compte des odeurs, des changements de températures lorsque l’on passe près d’un bosquet, et il y a aussi la proximité, les sourires des gens qui sont comme vous à deux-roues…Je me souviens particulièrement des champs de poivrier au Sud Vietnam, les fleurs sentaient le jasmin ! Mais il y a aussi la poussière, la chaleur, la pluie parfois…

…et se concrétise en Islande !

Début 2010, mon ami Stephane se prépare à quitter Montpellier avec sa copine pour aller vivre en Nouvelle-Zélande. Je discute avec lui au téléphone comme cela nous arrive régulièrement et il me dit qu’il cherche à vendre son scooter 125 et sa voiture. Dans mon esprit, ça fait « tilt », je me suis dit qu’un scooter 125, c’était génial pour bouger facilement, surtout quand il fait beau, bref, je me vois bien rider dans Colmar et les alentours;)

Je crois qu’il ne m’a pas fallu une semaine pour que j’en arrive à l’idée de voyager autrement que ce que j’avais fait jusqu’à présent. Il faut dire que je n’avais jamais trouvé jusque là une pleine satisfaction à voyager avec un sac à dos : on arrive dans une ville, il faut marcher avec son sac, on est vite limité à 10-15 km (ce qui est déjà énorme surtout dans des pays chauds) on est tributaire des transports en commun ou du stop ( J’en ai fait en Nouvelle Calédonie et les moments creux, c’est démoralisant!) en plus à chaque fois que je suis dans un train ou un bus je me sens frustré parce que je ne peux pas m’arrêter quand je veux, pour aller découvrir, ce qu’il y a derrière une colline ou explorer un biotope…Bref, avoir une 125 me paraît alors être la panacée:)
J’avais l’Islande en tête depuis quelques années déjà, le moment était donc venu de concrétiser cette idée. En une semaine, mon choix s’est arrêté sur une Yamaha 125 WR qui a l’avantage d’être aussi bien taillée pour la route que pour les pistes et j’en ai acheté une d’occasion (1000 km au compteur, juste rodée) pour 2500€. La suite se passe en Islande

Avec ma 125 face au glacier islandais

Ma moto 125 en Italie:

Le 25 avril, après avoir laissée Romy à la gare, je suis allé voir l’Abbaye de Monte Cassino, une ligne de plusieurs dizaines de voiture sont stoppées en haut, je les dépasse par la gauche sans problème avec ma 125 qui se faufile partout. Un agent qui distribue les places de parking aux automobilistes me fait signe de passer d’un air entendu et m’invite à me garer devant le bâtiment:). En moto, pas de problème de bouchon, pas de problème de stationnement.
Et même si parfois il pleut, il fait froid, comment ne pas être enthousiaste quant on passe à coté d’un champs d’oranger en fleur près de Terracina, comment ne pas prendre la pleine mesure de sa chance, sa liberté quant apparaît la mer sur la côte vers San Felice Circeo et que les embruns aux odeurs de sels s’écrasent jusque sur la chaussée…

ma moto 125 devant l'église de Termini imerese

Et pourquoi en 125cm3 et pas avec une « vrai » moto?

1) Parce qu’à l’origine partir en 125, c’était être libre de tout puisque je n’avais qu’à trouver la moto (mon permis B date d’avant 1998 donc j’ai le permis moto 125 d’office) et partir !
2) Parce qu’au delà de la vitesse et des performances, la moto représente pour moi un moyen simple et pratique pour aller où je veux quand je veux.
3) Parce que sur les routes secondaires*, et particulièrement en montagnes, une 125 suffit pour se faire plaisir ne pas rester derrière les boulets en voiture qui freinent dans les tournants et même si je me fais pourrir parfois sur les lignes droites, 9 fois sur 10, je retrouve les automobilismes coincés derrière un camping-car, un camion, ou dans un bouchon et moi, avec mon 60 Km/H de moyenne, j’arrive et leur passe quand même devant !
4) Parce que je ne peux et ne veux emmener que mon sac à dos (cela m’évite de me retrouver avec 40 ou 50 kg de matos comme je l’ai vu souvent chez la plupart des motards )
5) Parce que c’est économique (3 litres de super pour 100 km), et demande peu d’entretient.
6) Parce que j’ai commencé le permis mais que je suis parti en Italie avant de le finir.**

*Je ne prends que rarement les autoroutes, pour moi le voyage commence dès le 1er kilomètre donc pas la peine de se presser pour « arriver » dans le pays que l’on veut visiter comme si ce qu’il y avait avant n’avait pas d’importance.

**…à suivre

Article original : voyager en moto 125