Personne n'en parle, mais tout le monde y pense : quelles vont être les conséquences politiques de la mise hors jeu de DSK dans ces conditions? A droite, beaucoup se réjouissent, pensant que cela devrait profiter à Nicolas Sarkozy. A gauche, on est encore sous le choc, mais quatre points méritent attention.
Le PS est une organisation solide, résiliente Qu'on se souvienne de la manière dont il s'était sorti de l'abandon en rase campagne de Jacques Delors. Il avait su très vite se mettre en état de marche derrière Lionel Jospin. Ce sera cette fois-ci la même chose. Rien dans ce que l'on reproche à DSK ne peut porter atteinte au parti. C'est une affaire exclusivement personnelle qui n'a rien à voir avec ses opinions, ses engagements…
Le nouveau candidat, que ce soit Hollande, Aubry ou Fabius (qui pourrait bien sortir du bois) aura moins de soutiens affichés dans l'opinion de droite mais aussi beaucoup moins d'adversaires à l'extrême-gauche. Jean-Luc Mélenchon pourrait bien être une victime collatérale de cette affaire : il perd son meilleur ennemi, celui qu'il appelait "l'affameur des peuples".
Avec Dominique Strauss-Khan, la campagne aurait beaucoup tourné autour des questions internationales, son point fort mais aussi celui de Nicolas Sarkozy qui ne peut vraiment avancer de réussites que dans ce domaine. Avec Hollande, Aubry, la campagne se recentrera sur les questions intérieurs où son bilan est le plus souvent médiocre quand ce n'est pas mauvais.
Enfin, la personnalité de Strauss-Khan, la richesse de sa femme, sa ryad à Marrakech, ses promenades en Porshe avaient commencé de gommer les faiblesses de comportement de Nicolas Sarkozy. Le style infiniment plus sobre de François Hollande, celui de Martine Aubry, celui-même de Laurent Fabius ne peut que les mettre en évidence.
Pour tous ces motifs, il n'est pas certain que Nicolas Sarkozy ait, comme on le dit, tant de raisons de se réjouir.