Le système traditionnel de la classe dominante politique serait-il en train d’exploser?
On zappe avec grande complaisance des festivités autour de la mort de Ben Laden à l’affaire Cleastream, en passant par les comptes suisses d’Alexandre Guérini, les conflits d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique, de la future naissance d’un bébé dont les parents surbookés auront du mal à s’occuper, jusqu’à l’épisode du sièce – pour l’instant – de l’affaire DSK.
De révélations macabres en exclusivités courroucées, on assiste aux conséquences d’un :
« Laissez passer les éléphants et les apparatchiks! Pardonnez-leur leurs offenses comme ils pardonnent eux-mêmes à ceux qui les laisseront passer, donnez-leur vos voix ils vous montreront leur voie et vous laisseront sans voix quand il sera déjà trop tard… »
Ce n’est pas un jeu d’échec, mais un jeu de poker, les cartes se redistribuent entre les mêmes et comme dirait l’autre… « ce n’est pas les cartes qui sont importantes, c’est ce que vous en faites »… Aucune élimination avant la banqueroute définitive.
Et on entend déjà les grands moralisateurs, qui oublient leurs propres casseroles pour tirer profit du trouble… une dirigeante du FN présumée proche du proxénétisme, un dirigeant centriste qui oublie ses dérapages télévisuels, des girouettes qui changent de camp comme certains changent de suites d’hôtels…
Présumés innocents jusqu’au jugement, et blanchis dès qu’on passe à une autre affaire, et que les turpitudes toujours plus rocambolesques des uns et des autres effacent tout et on recommence. Appuyez sur « suppr », il n’y a plus de place sur le disque dur du système des élites politiques…
Poussez pas derrière, on ne devient pas représentant d’un parti aussi facilement. Montre ton carnet d’adresse, et on en reparle…. dans 10 ou 20 ans, quand tu seras rentré dans le moule, que tu auras fermé les yeux sur ce que tu ne veux pas voir, quand tu parleras aux médias plutôt qu’aux militants, quand tu auras pris acte de tes « erreurs« (procès! et mises en cause diverses) pour en retirer l’expérience sans laquelle tu ne serais rien.
Alors qu’en fait, quand on s’engage en politique, on n’en voit et on n’en veut que la noblesse (au tout tout début). On n’est pas encore perverti parce que pas encore converti… aux leaders, pas aux idées.
Et si….
le temps s’arrête, on ferme les yeux, on imagine.
On instaure un quorum pour tous les scrutins visant à élire nos responsables politiques, et on énonce qu’au dessous d’un certain seuil de voix par rapport aux inscrits, on n’est pas élu et on doit refaire des élections. On comptabilise l’abstention et les votes blancs bien sûr de la même manière, comme des bulletins non exprimés.
Le risque : que le quorum ne soit pas atteint. Ca coûterait très très cher… à l’état.
On garde les yeux fermés, on se représente la campagne électorale. On sait que le dégoût et le mensonge, les discours non suivis d’actes et les sautes d’humeur vont provoquer du côté des électeurs une réaction… Vont-ils voter vers les extrêmes ou ne pas voter? Se sentiront-il obligés de voter pour des extrêmes s’ils savent que leur abstention a un vrai sens?
Les comportements seraient modifiées, mais surtout la médiatisation des campagnes … les coups bas ne profitant dans ce cas à personne, les révélations et coups montés lassant même les plus voyeurs des gens ordinaires, on assisterait à quelque chos de différent. Des échanges de projet peut-être? Avec des nouvelles têtes qui peuvent assumer leurs idées…
Et on ouvre les yeux. On sait que ce n’est pas vrai. Que quand on est dans un parti, les compromissions et arrangements sont de règle, au début à petite dose jusqu’à… l’apothéose, on prend les mêmes et on recommence.
Regardons d’autres modèles européens, et restons humbles nous les… Français!