D'après les projections de la DREES, de l'INSEE et de la direction générale du Trésor, d'ici une trentaine d'années, les coûts "directs" des plans d'aides à la dépendance devraient se situer aux alentours de 10 milliards d'euros supplémentaires.
Des prévisions financières examinées par le groupe de travail.
Ce mercredi, le groupe de travail "perspectives démographiques et financières de la dépendance", chargé par la ministre des solidarités et de la cohésion sociale, Roselyne Bachelot, de plancher sur l'aspect financier de la dépendance, va examiner les projections financières (d'aujourd'hui à 2040) établies par les hautes instance statistiques.
Réalisée par l'institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES), et la direction générale du trésor (ex DGTPE), la synthèse qui sera examinée, propose en tout six scénarios.
Les sommes annoncées recouvrent essentiellement les "plans d'aides" à savoir le coût de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), à la charge des départements et de la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), ainsi que le "ticket modérateur" à la charge des familles.
3 scénarios démographiques et 2 hypothèses d'évolution
Ainsi les experts statistiques se sont appuyés, dans leur synthèse, sur 3 scénarios démographiques possibles :
- un scénario "optimiste", dans lequel les nouvelles technologies et l'évolution de la société permettent un allongement de l'espérance de vie en "bonne santé" et donc une augmentation relativement faible du nombre de personnes dépendantes ;
- un scénario "central" avec un 1,9 millions de personnes âgées dépendantes à l'horizon 2040 ;
- et un scénario "pessimiste" dans lequel un allongement de l'espérance de vie induit un allongement de la période de dépendance, et donc des besoins financiers plus importants.
Pour chaque scénario les experts ont également testé deux hypothèses. Une évolution des prestations et aides indexée sur l'évolution des prix, et une indexation sur l'évolution des salaires. Pour Jean-Michel Charpin, président du groupe de travail, "les modes d'indexation sont importants car cela fait bouger la dépense publique mais encore plus la dépense privée".
10 milliards d'euros de dépenses publiques
Ainsi, selon l'étude, en moyenne, dans le scénario le plus central, les sommes à dépenser pour les finances publiques devraient s'élever aux alentours de 10 milliards d'euros à l'horizon 2040, avec une hausse "modérée jusqu'en 2025 et de façon un peu plus accentuée jusqu'à 2040". Des chiffres qui ne sont "pas très élevés" pour M Charpin.
Les conclusions des différents groupes de travail devraient être rendues publiques d'ici la fin du mois du juin.
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