Ce vendredi13 Mai resterasans nul doute une journée noire pour le jeune Mohamed Abdoulaye Sarr. Etudiant en deuxième année au département Math-Physique-Informatiques de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, ce jeune rufisquois aratéson avion pour Paris après avoir réussiles préalables d’une inscription dans une université hexagonale. Principal motif : la non prise en charge de la municipalité de Rufisque afin d’assurer les frais d’études du jeune Mohamedâgée de22 ans et orphelin de père et mère.
Il est 18H 30 ce vendredi, J’écoute l’info locale à la radio Jokko FM, station où d’ailleurs je travaille à mes heures libres.Soudain une information retient mon attention, j’entends dans les écouteurs de mon téléphone une voix chevrotante dénoncer une injustice. Le jeune hommeinterviewé avait du mal à parler comme s’il avait la gorge nouée par je ne sais quoi.Mais la quintessence de ses propos parlait d’une prise en charge refusée à la dernière minute par le maire de Rufisque qui lui avait pourtant promis de s’en charger. C’est alors queje me décide de rencontrer le jeune Mohamed. Heureusementpour moi le samedi je gère laprésentation des éditions de la mi- journée à la radio. Je me dis quej’aurais certainementassez d’informations sur ce cas. Et c’est chose faite. Venu s’enquérir de la diffusion de l’interview le jeune Mohamedpasse àla radio et c’est l’occasion pour moi de le rencontrer et discuter sur sa situation. Très rapidement après quelques salutations la discussion commence et Mohamed déverse tout son mécontentement. « Je ne peux pas comprendre le fait de me refuser une prise en charge alors que je répond à tout les critères d’indigence. La mairie soutient à longueur de journée les lutteurs et des initiatives purement politiques. Le maire en question Badara Séne m’avait promis de faire quelques choses quant je lui ai parlé de mon cas. Mais à la dernière minute,juste avant que l’ambassade de France ne délivre mon visa, je n’ai pu avoir cette prise en charge tant espéré. » Explique t-il. Vêtu d’un pantalon jean et d’une chemise comme dessus, Mohamed est grand de taille.Sur son visage ses lunettes cachent mal son angoisse. Après l’avoir écouté, j’essayede le réconforter, mais sa déception est grande. Des collègues à moi lui suggèrent de se concentrer sur ses études à l’université de Dakar et de ne pas s’apitoyer sur son sort.Une triste situation qui illustre la mauvaise politique locale de nos institutions surtout en matière de prise en charge scolaire. 400 millions de franc CFA, c’est le montant alloué à la commission éducation de la municipalité de Rufisque chaque année. Et naturellement cette questionrevient toujours, à quiprofite cet argent à partles quelques écoles privées secondairesde la ville? Où sont donc passé les critères de délivrance de prise en charge qui sont avant tout : l’indigence et l’excellence ?En tout point de vue, le jeune Mohamed Abdoulaye Sarrméritait cette prise en charge, mais Monsieur le maire Badara Séne en a voulu autrement au grand dam d’une jeunesse à l’avenir incertain.