PARIS (Reuters) - Trois policiers soupçonnés d'insultes et de menaces racistes et antisémites dans un bar d'Amiens, dans la nuit du 1er au 2 février, ont été suspendus par la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie.
Trois policiers suspendus pour comportement antisémite
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Reuters - il y a 1 heure 22 minutes
"Le comportement de ces fonctionnaires est en contradiction totale avec la déontologie de la police nationale et son action quotidienne contre toutes les formes de discriminations", précise le ministère dans un communiqué.
Les trois policiers incriminés ont fait l'objet d'une suspension immédiate, ajoute-t-on.
Une enquête disciplinaire a en outre été ouverte par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN, la "police des polices"). Une enquête judiciaire est aussi ouverte pour "provocation à la haine raciale et apologie de crimes contre l'humanité".
Selon un récit recueilli auprès des plaignants par une association et transmis au ministère de l'Intérieur, cinq hommes auraient fait irruption dans un café d'Amiens dans la nuit du 1er au 2 février en criant "Sieg Heil!" et en faisant le salut hitlérien.
Ils auraient insulté deux serveurs d'origine africaine, proféré diverses insultes racistes et crié "mort aux juifs", toujours selon ce récit qui n'est pas encore totalement confirmé par l'enquête de police.
Le patron du café aurait reconnu deux policiers de la brigade anti-criminalité. Il a relevé les plaques d'immatriculation des importuns et la police a finalement identifié trois fonctionnaires grâce à cet élément.
Dans une affaire sans rapport, Michèle Alliot-Marie a déjà ordonné cette semaine la suspension de deux autres policiers impliqués dans une fusillade dans un autre bar à Franconville, en région parisienne, durant la même nuit du 1er au 2 février qui a fait un blessé grave. Le fonctionnaire qui a fait feu et qui était ivre a été écroué.
Natacha Crnjanski, Thierry Lévêque