Que peut-on faire à 18 ans, 129kg et 2,04m ? Devenir le plus jeune champion du monde de l’histoire du judo par exemple ! C’est l’exploit qu’a réalisé Teddy RINER en 2007, éliminant au passage tous les cadors de sa catégorie (+ de 100kg). Alors que les jeux olympiques de Pékin approchent à grand pas, Teddy est l’un des sportifs français les plus en vue. Pleins feux sur le beau gosse des tatamis !
UN PARCOURS PAVÉ D’OR
Le jeune Guadeloupéen, qu’on dit modeste, aurait pourtant de quoi prendre la grosse tête, avec un palmarès épatant malgré son jeune âge.
En 2006, c’est dans les championnats juniors qu’il commence à faire sérieusement parler de lui, décrochant la médaille d’or des championnats d’Europe, puis celle des championnats du monde. Ca aurait pu s’arrêter là. Mais le jeune prodige voit plus loin, bien plus loin.
En 2007, alors qu’il n’a que 18 ans et évolue encore en junior, le voilà qui tente de se faire une place chez les séniors. Il rencontre un succès foudroyant. Après deux médailles de bronze dans des tournois internationaux, le voilà qui décroche le titre de champion d’Europe puis de champion du monde, faisant la nique aux plus grands, parmi lesquels Kosei Inoue, roi des podiums japonais et mondiaux, ou le Russe Tamerlan Tmenov, médaillé olympique et mondial. Rien que ça…
PROFIL : BOSSEUR & BATTANT
Pourtant le jeune homme, exceptionnel par sa maturité psychologique et sa technique, garde la tête froide et le sourire chaleureux. À l’aise dans ses baskets, qu’il quitte pour gagner le tatami comme le veut la tradition dans la discipline, il dira tranquillement après sa victoire face à Kosei Inoue : “J’avais la banane dès que j’ai su que j’allais prendre Inoue. J’ai fait abstraction du fait que c’était un champion olympique et du monde. Pour moi, c’était personne“.
Bouillonnant d’énergie, Teddy Riner a hésité longtemps entre foot et judo. «J’ai arrêté le foot parce que, lorsque l’équipe perdait, je ne pouvais rien faire. En judo au moins, je suis responsable du résultat.» Voilà qui est dit, et force est de constater que le judoka assume parfaitement le résultat de ses éclats dans les compétitions internationales.
Mais dans le sport comme ailleurs, bon nombre d’étoiles montantes se transforment trop vite en étoiles filantes. D’où la question qui est sur toutes les lèvres aujourd’hui : Teddy peut-il continuer sur cette lancée et offrir à la France le haut du podium aux prochains Jeux Olympiques ?
OBJECTIF PÉKIN 2008 : LES PIÈGES À ÉVITER
On le pose déjà comme le successeur de David Douillet, mais saura-t-il garder le cap ? Il ne faut pas oublier que Teddy reste un homme, et un homme jeune, ce qui signifie des forces mais aussi des faiblesses, des hauts et des bas.
En novembre 2007, deux mois après les championnats du monde, il est éliminé prématurément de la prestigieuse coupe Kano au Japon.
Début 2008, le podium est de retour avec une médaille d’or aux championnats de France. Mais attention à ce premier danger : un champion fatigué ne peut pas s’exprimer pleinement.
Et puis, il y a ce succès médiatique énorme, ces sollicitations incessantes du monde de la publicité et des médias, l’argent qui arrive en force, en bref : le revers des médailles. Son année 2007 l’a propulsé vers les sommets, mais Teddy n’a que 18 ans, et il doit déjà mener sa petite entreprise. Il fatique un peu de tout cela. Le programme de l’année 2008 sera chargé : il va devoir mener de front la préparation aux Jeux Olympiques et au Baccalauréat.
A Pékin, tous ses adversaires vont travailler pour le faire tomber.
Jusque là, on espère que Teddy Riner saura garder sa fraîcheur et son plaisir sur le tatami, en évitant les pièges de la notoriété. Il y a tout de même fort à parier qu’on reverra son visage triomphant sur les podiums dans les années qui viennent, au plus grand plaisir des amateurs de judo… et de la gente féminine !
Manon Dupin
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