Ici repose la ville de Nanjing,
depuis 1937...
Comment oublier ?
Pourtant l'Oubli serait pour Toi le meilleur des remèdes …
Se promener,
Là où les rires ont fuit depuis si longtemps, dans tes rues qui m'obsèdent…
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Montre moi encore ce soir là… montre moi ta mort !
Cette nuit de Rouge sur fond de Noir, je veux la voir encore …
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Un soir de décembre,
Les dernières couleurs ambre
De l'automne, dans l'âtre…
Je vois cette lueur rougeâtre.
Je m'approche, je la contemple…
Tu es devenue le brasier dont l'innocence,
Ne sauvera pas le pur temple,
De leur offense !
Quand leur soleil se lèvera
Sur tes ruines fumantes,
Que cette rouge lumière sente
La douleur, qui éternellement te dévorera…
J'écoute,
Cent mille coeurs battre comme un,
Quand vient le soldat de peste,
Cent mille destins communs,
Celui d'attiser ce feu qui empeste…
Une nuit,
Une citée, les femmes égorgées lâchement,
Nuit de feu, nuit du sang.
Des femmes violées et laissées sur place,
Livrent le souvenir âpre de ces monstres de glace
J'entends,
Bien trop de ces cris d'enfants,
Courant vers ces charbons ardents,
Chaque coup de feu qui s'en empare,
Est une larme de peine qui nous sépare…
Je pleure,
D'avoir vu cette ivresse dans les yeux,
De ces bourreaux ivres de rage.
Cette exaltation quand pleuvent les coups sauvages
Est une lueur ocre qui déchire leur visage.
La nuit noire sera rouge des épieux,
Qui marqueront cet endroit,
Comme ils te lacèrent les chairs,
De la Loi des hommes, qui sacrifie les droits
A l'ivresse des forts, et à leur colère…
******Pour te déchirer, Ô Martyre sainte,
Pour faire taire à jamais ta plainte,
On t'a enterrée vivante,
Pour que ta voix, cruellement éteinte,
Taise cette histoire trop salissante …