Le vide, vide total mon esprit fait relâche
Tous les mots sont absents, effectuer leur tâche
Pour dire la joie de vivre un amour infini.
Plus rien plus de lumière qu'un noir mal définit
Les mots se sont enfuit me laissant seul au monde
Pour parler de Noëlle de sa joie qui m'inonde.
J'aurais bien espéré, avec des mots magiques
Composer d'un élan cette ultime musique
Faire claironner les cuivres dans un fracas du diable
Repris en contre point par des violons affables
Mettre avec les hautbois, les flutes, les clarinettes
Donner de la tendresse à cet air de musette.
Que les vibratos, les trémolos, les contre ut
Aillent l'envelopper au sein de leurs volutes
La transportent ravie, rayonnante de beauté
Au plus haut des sommets des monts de volupté
Qu'aux quatre vents chantant sa chevelure blonde
Que le feu de cet or soit phare guidant le monde.
Vous qui un jour lirez ces vers de mirliton
Ne les méprisez pas, s'ils valent moins qu'un jeton.
Ils sont pour leur auteur et pas pour son malheur
L'expression trop modeste de son profond bonheur.