J'ai testé la Nintendo 3DS

Publié le 18 mai 2011 par Dailyconso

Les promesses de Nintendo concernant sa petite dernière sont plutôt alléchantes. Et rien que le nom donne envie. Nintendo 3DS, un nom qui fleure bon la révolution dans le monde du jeu vidéo. Imaginez plutôt : évoluer dans des mondes en 3D sur une console portable, sans s'encombrer de ces disgracieuses et lourdes lunettes distribuées dans les cinéma. Alors, cette petite merveille de technologie est-elle à la hauteur de ce que l'on annonce ?

Découverte

C'est donc avec fébrilité que je découvre la petite dernière de Nintendo. A première vue, rien d'extraordinaire... La 3DS a certes pris un peu en poids et en taille, mais la forme est sensiblement la même que celle de sa grande soeur. La console se présente dans une magnifique livrée indéfinissable, entre un vert métallisé et un bleu des mers du sud électrique. Peu importe finalement, puisque nous ne sommes pas là pour la contempler, mais pour y jouer !

J'ouvre donc la console et révèle ses deux écrans. Première surprise : celui du haut est grand. Bien plus que la 3DSi qui proposait déjà un écran conséquent pour une portable de cette taille. Deuxième surprise : la présence d'un pad au dessus de la manette directionnelle ! Un véritable petit joystick bien pratique sur les consoles de salon et transposée enfin sur la portable de Nintendo... Troisième surprise : les boutons " start " et " select " ont disparu, et sont fondus dans la console, sous l'écran tactile du bas. Au final, si le design extérieur ne change pas beaucoup, les petites touches d'innovations sont les bienvenues.

Et les 3D ?

Il est temps de mettre en marche la 3DS, avant de se saisir du stylet. D'ailleurs, où est-il ce stylet ? J'ai beau tourné et retourné la console, impossible de mettre la main dessus... Visiblement, son ancien emplacement ne convenait pas et les concepteurs de Nintendo n'ont pas pensé à me prévenir. Heureusement, personne n'est là pour me voir, ridicule, en train de chercher ce satané stylet, qui se révèle être simplement enchâssé au dos, et non plus sur le côté de la console... Bien caché le bougre.

Côté jeu, j'ai opté pour Pilotwings Resort où l'on pilote des avions, deltaplanes et jetpack autour d'une île. La simulation parfaite pour les performances de la machine en 3D. Je navigue dans les menus très intuitifs, lance le jeu et hop ! C'est parti. Afin de me familiariser avec le titre et explorer l'île sans être contraint par une quelconque horloge, je choisis le mode découverte... Et là, c'est la déception. Je me retrouve devant une vulgaire image en 2D ! A l'ancienne comme disent les ados ! Pas de profondeurs, pas de perspectives, rien qui sort de l'écran... Et puis tout à coup, j'aperçois sur le côté de l'écran un petit curser avec écrit 3D. Il est en position off. Soit. Toujours personne autour, je pousse ce petit bouton vers le haut, et je porte alors mon regard sur l'écran plein d'espoir.

Hélas. C'est une infâme bouillie qui s'offre alors à moi. Des couleurs en pagaille et une impression de plusieurs images superposées les unes aux autres. J'ai beau regardé aux quatre coins de l'écran, rien. Il faut un certain temps pour que mon cerveau et mes yeux comprennent qu'il faut fixer et loucher sur un point fixe, ici mon avion, pour voir apparaître alors un monde nouveau.

Et autant dire que l'effet est réussi et surprenant. La sensation de profondeur est bluffante et l'impression d'évoluer dans un monde en 3D est proprement géniale. Grâce au pad analogique, l'avion réagit au moindre des mouvements, passant entre les maisons, volant au ras des arbres ou plongeant vers les plages de l'île. Une véritable réussite, et le tout sans lunettes ! L'expérience de jeu est unique, et l'on se retrouve vite aspirer dans l'univers à voler sans but réel...

Préparez les aspirines

Mais au bout d'un certain temps, une bonne demie-heure, mes yeux commencent à piquer et un bon mal de crâne fait son apparition. Je dois forcer de plus en plus pour voir en 3D. Je suppose que mon expérience est terminée, du moins pour le moment. J'en profite alors pour jeter un coup d'oeil sur le mode d'emploi, et celui-ci se révèle très intéressant... Nintendo préconise en effet des pauses de 15 minutes toutes les 30 minutes de jeu afin d'éviter tout désagrément ! Et la 3D est vivement déconseillée aux enfants de moins de 6 ans, qui devront se contenter du mode 2D... Visiblement, tout le monde n'est pas égal devant les possibilités qu'offre la console. Pour éviter de s'abîmer les yeux et diminuer les maux de tête, essayez de régler la profondeur de l'image en bougeant le petit curseur dédié à la vision 3D. Si la manipulation ne permet pas de se débarrasser des effets néfastes, elle les atténue et prolonge le plaisir du jeu.

Deuxième essai

Ce premier essai fut en tout point concluant, si l'on met de côté ce mal de crâne survenu assez rapidement... Il est temps de passer au second jeu, Lego Star Wars III The War Clone. Tout un programme. Si la version console de salon était une véritable réussite, il n'y a plus qu'à espérer qu'il en soit de même avec la portable de Nintendo. Je trépigne à l'idée d'incarner un maître Jedi prêt à tout pour défendre la galaxie des vils droids, tout en évoluant dans un univers en 3D... Générique, musique légendaire, et me voilà dans la peau de Maître Yoda. Mais grosse déception, j'évolue dans un monde linéaire ! Comprenez par là que je ne peux me balader là où je veux... Je suis dans l'obligation de suivre un chemin prédéfini. Certes, les effets de perspective et la profondeur des décors sont une fois de plus remarquables, mais au vu des caractéristiques de la console, je m'attendais à un peu plus de liberté.

Toujours est-il que je prends énormément de plaisir à évoluer dans le jeu, à découper des droids au sabre laser ou a user de la force... Et alors que je m'apprête à exécuter un magnifique saut périlleux pour rejoindre une plate-forme, écran noir... Panique, sueur, mains moites, que se passe-t-il ? Simple : plus de batteries. Car c'est bien là l'autre point noir de la portable. Sa faible autonomie. A peine trois heures de jeux. Certes, Nintendo promet plus de 6 heures en économisant au maximum, c'est-à-dire en supprimant la 3D, en actionnant le mode économique pour la luminosité, etc. Autant dire ridicule pour une console portable au vu des 20h heures d'autonomie proposées par la DSi.

Le reste

Outre les jeux, la Nintendo 3DS fournit une multitude d'applications et autres options. Un appareil photo de très mauvaise qualité, un système wifi pour télécharger logiciels gratuits, notifications et contenus 3D, ainsi que le Street Pass, qui permet d'échanger des informations avec d'autres consoles, que vous soyez dans la rue, dans les transports en commun ou à la table d'un café. Malheureusement pour moi, je n'ai trouvé personne qui possédait une 3DS et n'ai donc pu tester cette fonction... La console est fournie avec un support pour la recharger, une carte mémoire SD et bien évidemment le bloc d'alimentation que je vais de ce pas utiliser.

Verdict

Pour une console portable, la Nintendo 3DS offre des prouesses époustouflantes et uniques au monde, révolutionnant une fois de plus l'univers du jeu vidéo. Cependant, son autonomie est bien trop courte pour une nomade. Quant au mal de tête rapidement ressenti, il pourrait être pour certains un véritable obstacle à l'acquisition de cette console qui reste un petit bijou de technologie à un prix conséquent (à partir de 219 euros).