Le GIEC vient de publier un rapport sur les énergies du futur. Parmi 164 scénarii examinés, le plus optimiste prévoit que les énergies renouvelables, biomasse, solaire, géothermie, hydraulique, énergie marine, éolien, compteront pour au moins 77% des besoins énergétiques mondiaux à l'horizon 2050.
Ceux qui pensent, comme Nicolas Sarkozy notre Président de la République, que l'énergie nucléaire est incontournable si nous ne voulons pas "retourner au moyen âge et nous éclairer à la bougie", vont pouvoir consulter utilement le rapport que vient d'adopter le GIEC (Groupe Intergouvernemental d'Experts sur l'évolution du Climat) organisme fondé en 1988 à l'initiative de l'ONU.
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Ce rapport, qui analyse 164 scénarii énergétiques possibles, prévoit en effet une forte montée en puissance des énergies renouvelables. Et il précise que "La plupart des scénarii analysés estiment qu'à l'horizon 2050, la contribution des énergies renouvelables à une offre énergétique sobre en carbone sera supérieure à celle de l'énergie nucléaire ou des combustibles fossiles".
Cette progression des énergies renouvelables permettrait d'éviter de 220 à 560 gigatonnes d'équivalent CO2 entre 2010 et 2050, et de contenir la concentration de gaz à effet de serre à 450 ppm (parties par millions), ce qui permettrait de limiter l'élévation de la température à la surface du globe à 2°C.
En 2010, les énergies renouvelables ne représentaient pas plus de 13% de l'approvisionnement total mondial, contre 85% pour les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), qui émettent une grande partie du gaz à effet de serre à l'origine du changement climatique, et 2% pour le nucléaire.
Mais comment parvenir à ce résultat ? Et quel en sera le coût ?
Selon le rapport, "ce n'est pas tant la disponibilité des ressources que les politiques publiques mises en place qui permettront ou non de développer les énergies renouvelables dans les décennies à venir".
Ainsi l'hypothèse la plus basse dans les scénarii étudiés prévoit que seulement 15% des besoins en 2050 pourraient être couverts par les énergies renouvelables en l'absence de volonté politique.
Mais le choix français annoncé par Nicolas Sarkozy est de continuer à développer prioritairement l'énergie nucléaire.
Quant aux coûts de développement des énergies renouvelables, quel que soit le scénario, ils resteront "inférieurs à 1% du PIB mondial jusqu'à 2050", a affirmé M. Pachauri Président du GIEC. Et pour lui"c'est un chiffre extrêmement significatif, qui montre que le coût de développement et d'utilisation des énergies renouvelables est à portée de main."
De son côté, suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima, le Premier Ministre du Japon a déclaré qu'il allait désormais promouvoir les énergies renouvelables comme le solaire, l'éolien, et le carburant produit à partir de la biomasse pour réduire la part du nucléaire qui représente environ 30% de la production d'électricité du Japon.
La France restera-t-elle le seul pays à s'accrocher au nucléaire ?
Hervé de Malières