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Les conséquences à moyen terme de l'affaire DSK

Publié le 18 mai 2011 par Bernard Girard
On connait tous aujourd'hui les conséquences à court terme de l'affaire DSK : il ne sera pas candidat à la candidature du PS et donc pas aux présidentielles. Mais à moyen-terme, l'impact de cette affaire sur la société française pourrait être significati. J'en vois trois :
- elle pourrait, d'abord, désinhiber les journalistes : ils savaient, mais seul le correspondant de Libération à Bruxelles, Jean Quatremer, et un humoriste, Stephane Guillon, avaient osé mettre les pieds dans le plat et encore de manière indirecte en faisant allusion à la réputation de directeur général du FMI. Il leur sera difficile, demain, de ne pas arguer de cette erreur professionnelle (s'ils avaient dénoncé plus tôt les incartades de DSK peut-être aurait-on évité cet épisode) pour publier ce qu'ils savent ;
- elle devrait, ensuite, donner un peu d'air aux juges d'instruction que la réforme de la justice voulait éliminer. La vision que donne la justice américaine, sa brutalité, son incitation à négocier plutôt qu'à juger, c'est-à-dire à chercher la vérité, devraient conduire à retrouver des vertus à un juge dont la fonction est d'instruire à charge et décharge. On ne pourra certainement pas, dans l'avenir, réformer la justice, donner au procureur plus de pouvoir sans penser à cette affaire ;
- elle pourrait, enfin, modifier assez profondément l'image que nous nous faisons d'une certaine forme de "drague" qui, quoique ne relèvant pas du viol proprement dit, utilise certaines formes de contraintes. Combien de femmes, ici comme ailleurs, on été confrontées à ce type de comportement de la part d'hommes par ailleurs tout à fait respectables? Les discussions sur cette affaire sont, pour beaucoup l'occasion de revisiter  tel ou tel épisode vécu avec plus ou moins de souffrance, de le réévaluer et de se dire : "c'était plus grave que je ne l'ai alors pensé, cela méritait plus qu'une gifle ou l'oubli". Et ce qui est vrai des femmes l'est également des hommes puisque ce "travail" de réévaluation se fait en public, dans ces conversations sur l'affaire où l'on entend des femmes, de toutes conditions, de tous âges, raconter comment elles ont été un jour ou l'autre confrontées à des violences similaires. La violence mesurée dans les rapports sexuels (je dis mesurée parce qu'il n'y eut évidemment ni coups de poings ni rien de similaire) jusqu'alors ignorée émerge et devient, sous nos yeux, un fait social.


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