Pаpіllоn11 : pоème L'іvresse du vоyаgeur

L'ivresse du voyageur

A l'heure où les esprits de la nuit
Avancent sans aucun bruit
Les anges prennent du recul
Dans l'agonie du crépuscule
Assis à la taverne de l'entredeux mondes
Je calcule le rayon de cette curieuse table ronde
Ma pèlerine est encore couverte de poussière
Mes bottes trempées d'avoir traversé la rivière
L'ambiance est aussi sinistre
Qu'un conseil des ministres
Le serveur aussi gai et complice
Q'un croquemort un jour d'armistice
Des mercenaires de l'amour
Comparent leurs atours
En se vantant de leurs derniers conquêtes
Je les écoute d'une oreille distraite
Il pleut très fort encore dans ma tête
Que j'en perds mon rêve dans cette tempête
Les flammes crépitant dans l'âtre
Ressemblent à des démons acariâtres
Je bois des bières trop chaudes
Dans des chopes trop froides
Pour secouer mon âme trop roide
Quand ton souvenir en moi rôde
Le temps semble vouloir disparaitre
Et l'aube n'a pas envie de naitre
Mon ombre se fait pourtant discrète
Mais ton fantôme me regarde par la fenêtre
A l'heure où la lune devient tremblante
En prenant les escaliers qui serpentent
Je rejoins une chambre glacée
Pour tenter d'arrêter de rêver
Mon couchage est un bateau
Tanguant sur une mer furieuse
La houle est ténébreuse
Mon estomac se révulse bientôt
D'horrible et fétides gorgones
Se penchent au dessus de mon lit
Et des terribles démones
Étouffent chacun de mes cris
Dans un combat pathétique
Je prends la pose
Avant de grimper hystérique
Sur un éléphant rose
Poursuivis par des dragons en furie
Et par les monstres endormis
Sous le sommier de ma vie
J'essaie de trouver la sortie
Une porte s'ouvre sur une rivière de brume
Un chien est là, me regarde et me hume
Ton hologramme me sourit
Le rêve n'est pas fini …....