Parmi les droits populaires helvétiques, en dehors bien sûr des élections fédérales et des votations sur des objets soumis au référendum obligatoire, les plus connus sont l'initiative populaire et le référendum facultatif. Il en existe cependant un troisième et dernier, mais non le moindre, la pétition, qu'il convient de ne pas négliger.
Lorsqu'elle est signée par un grand nombre de citoyens, la pétition ne peut pas être ignorée, si elle n'appelle pas de réponse obligatoire des autorités. Il faut reconnaître que celles-ci se sentent alors souvent tenues de la prendre en compte, d'une manière ou d'une autre, comme ce devrait être le cas dans toute démocratie.
C'est pourquoi la pétition déposée ce matin par Bye Bye Billag ici, dont la conseillère nationale UDC de Winthertour, Nathalie Rickli [dont la photo ci-contre provient d'ici], a été l'une des chevilles ouvrières, ne devrait pas rester sans effet. Faute de moyens pour lancer une initiative et devant l'urgence, l'association de droite, qui vise ouvertement la supression de Billag, l'organisme chargé du recouvrement de la redevance audiovisuelle suisse, a donc lancé une pétition intitulée "Redevance radio-télé : 200 Francs c'est assez"ici.
Or cette pétition a recueilli 143'297 signatures en un temps record, dont 135'276 en ligne. Ce qui est considérable quand on sait qu'une initiative populaire doit recueillir 100'000 signatures dans un délai de 18 mois après avoir été déposée pour aboutir. Ce succès rapide montre à quel point la redevance audiovisuelle obligatoire qui s'élève à l'heure actuelle à 462 francs, environ 364 € au cours actuel, la plus chère d'Europe, est de plus en plus mal supportée, d'autant que les comptes de la SSR, la Société suisse de radiodiffusion et de télévision, sont rien moins que transparents, et qu'il ne serait pas incongru de la réduire à 200 francs, à défaut de la supprimer purement et simplement.
Comme je le rappelais dans un article sur ce blog ici en date du 14 décembre 2010 :
"La plus grosse
part du gâteau [de la redevance] ici est dévolu à la SSR - 1'153 millions sur 1'270 millions -, c'est-à-dire aux télévisions et radios publiques. Le seul fait de posséder un
appareil de réception - ordinateurs compris - vous condamne à payer la redevance audiovisuelle, que les programmes publics vous plaisent ou non, que vous allumiez votre appareil ou non. Le
principal est que votre appareil soit en bon état de marche. C'est ce qu'on appelle la liberté de choix, puisqu'on est libre de ne pas regarder mais qu'on n'est pas libre de ne pas
payer."
De plus il faut savoir qu'une motion en discussion au Parlement est destinée à étendre la redevance à tous les contribuables, à quelques exceptions près,
qu'ils soient ou non détenteurs d'un appareil de réception...
Dans un article sur ce blog du 7
septembre 2010 ici je me faisais l'écho
d'une information selon laquelle au cours des trois dernières années 67 millions de francs, collectés au titre de la redevance, n'avaient pas trouvé preneurs, la loi étant tellement bien faite
que cette manne ne pouvait pas être attribuée à des télévisions et radios privés selon les critères étroits retenus...
La pétition s'oppose donc également à la généralisation
de la redevance et demande la redistribution aux contributeurs de ces 67 millions et des 10 millions qui pourraient être économisés en supprimant Billag.
Si les autorités ne prenaient pas en considération cette pétition, il est vraisemblable maintenant qu'une initiative populaire pourrait être lancée et couronnée de succès. Elles devraient donc ne
pas trop faire la sourde oreille...
Francis Richard
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 24 mai à 11:17
J’espère que cette pétition portera ses fruits. Ce que je ne comprends pas c'est la chose suivante: je suis en ménage seul et je paye uniquement la taxe tv, c'est à dire: 293.25 par année. Maintenant, un ménage où il y a une famille entière, père, mère et deux ou trois enfant et que le ménage est assez grand donc avec plusieurs poste tv ou je n’sai quoi, la taxe sera de même qu'une personne seul. En conclusion, Billag devrait facturer les taxes en fonction de la situation du ménage, en fonction des revenues.