Notre Président, toujours pas déclaré candidat à sa succession en 2012, continue de défendre son bilan en visitant la France d'en bas. Le thème
d'aujourd'hui, comme l'indique le site de l'Elysée est
: L'emploi et le travail des seniors.
Il est assez peu probable qu'il retrouve les accents lyriques du 6 mai 2008, lors d'une table ronde sur l'emploi des seniors : «
Je veux dénoncer le gâchis que représente pour la France la mise à l'écart des travailleurs dès 50 ou 55 ans. Il faut arrêter de penser qu'à 50 ans, on devrait
s'excuser de vouloir travailler. A 50 ans, on est un travailleur, avec une force de travail et de l'expérience. »
Il est plus raisonnable de penser qu'il glorifiera sa prime de : « 2.000 euros d'aide à l'embauche en contrat de professionnalisation d'un chômeur de 45 ans et plus », annoncée en mars dernier et dont les détails ont été fixés par le
le décret (n°2011-524) du ... 16 mai 2011 !
Mais, à part quelques entreprises chasseuses de primes pour qui, ce sera un nouvel effet d'aubaine, il y a fort à penser que
cette initiative, ressemblera à un cautère sur une jambe de bois !
En premier lieu, parce que les entreprises continuent à se débarrasser des plus âgés en se servant de la rupture
conventionnelle dont notre président et sa majorité nous ont vanté en son temps les vertus.
Or, comme l'écrit Marc Landré sur
son blog : « (...) Sur les 542 586 rupture conventionnelles homologuées par le Ministère du travail depuis 2008 (...) D'après les dernières statistiques
disponibles, un chômeur sur cinq qui s'inscrit à Pôle emploi suite à une RC a plus de 50 ans, soit le double de leurs autres motifs d'entrée. Les
entreprises de plus de 250 salariés raffolent de surcroit des RC car près d'une séparation à l'amiable sur cinq touche les plus de 58 ans, soit 13 points de plus que dans les moins de 50
personnes. L'Unedic a d'ailleurs commandé une étude sur le sujet dont on devrait connaitre les conclusions avant la fin juin (...) »
En deuxième lieu, parce que les entreprises pratiquent de façon dissimulée ou non une discrimination à l'embauche assez
systématique. Un exemple, parmi tant d'autres, nous
est donné par le site Pour se Former
« Consultante free-lance en organisation dans le domaine de la billetterie de spectacles,
Marianne, 45 ans, a ainsi répondu à une annonce pour un CDD de un an de responsable adjointe dans un grand établissement public culturel (...) qui correspondait (...) largement à son expérience, elle qui travaille dans ce secteur depuis dix-sept ans (...) Marianne envoie son CV bâti sur ses compétences avec sa photo, sans mentionner
son âge (...) Quelques jours après, Marianne reçoit un mail poli du recruteur, s’excusant de [lui] demander [son] âge, car la responsable du service a une trentaine d’années (...) En réponse,
Marianne indique son âge, en prenant soin de préciser dans son courriel que cela ne lui posait aucun problème d’avoir une supérieure hiérarchique plus jeune, que seuls comptent le respect et
l’esprit d’équipe et qu’elle était prête à en discuter au besoin par téléphone. Mais à ce jour, aucun retour… (...) »
Or, il faut rapeller que :
Le Code du travail (art L.1132-1) stipule qu’aucune personne ne peut être écartée d’une
procédure de recrutement ou de l’accès à un stage ou à une période de formation en entreprise […] en raison de […] son âge. Mais, pour obtenir un avis tranché sur le sujet, il faudra
probablement attendre la nomination du tout nouveau Défenseur des Droits, s'il en trouve le temps !
Discrimination que certains animateurs ou conseillers de Pôle Emploi reconnaissent : « (...) Avec le plan seniors, les
entreprises se sont surtout engagées dans une dynamique de maintien dans l’emploi des seniors. Mais les demandeurs d’emploi de cette catégorie sont restés peu concerné » déclare une
animatrice du Pôle emploi de Courbevoie (92) qui a créé un « club seniors
»
Un exemple ?
« Brigitte, 54 ans (...) a testé un job dating proposé par une agence d’intérim : Comme
d’habitude, on m’a dit que mon CV ne correspondait pas aux attentes (...) on me dit vous êtes formidable (...) Face au découragement de Brigitte (...) les deux animatrices du Club, n’hésitent pas
à lui conseiller de prendre une semaine de vacances. Lâchez pendant une semaine. Vous êtes fatiguée. Plus de CV, de mails, de lettres… Vous reviendrez à nouveau motivée (...) »
Nous pourrions malheureusement multiplier les exemples de ces salariés à qui on explique qu'ils sont : « trop expérimentés » ou à qui on recommande : « (...) de bien se renseigner sur le marché du travail et d'explorer le marché caché, en faisant jouer le réseau relationnel (...) » tout en leur répétant : Qu'ils doivent croire en eux !
La réalité, c'est qu'en prétextant un hypothétique, futur changement de mentalité chez les employeurs, qui pourrait
intervenir vers ... 2060. Le gouvernement a validé toutes les propositions des organisations d'employeurs, qui expliquaient que pour relancer l'emploi des seniors, il fallait : « (...) annoncer que l’on allait relever l’âge légal de la retraite, comme l’ont fait tous les pays européens (...) » Ainsi que : « (...) supprimer la dispense de recherche d’emploi des plus de 57 ans et demi (...) » Que le même gouvernement s'est satisfait des nombreux codes de bonnes conduites ou
intentions destinés à éviter toute obligation ou sanction : Seniors Compétence de la CGPME ou Emploi des seniors le guide pratique du Medef. Avec les résultat qu'on connaît
aujourd'hui !
Mais, dans la mesure où, il y a peu de chances que le Président, son gouvernement et sa majorité se mettent brutalement à
imposer, quoi que soit, aux entreprises, à quelques mois de la présidentielle, il est assez probable qu'on demande, dans les mois à venir, aux seniors privés d'emploi de : Croire en eux ! Avant que, fin de leurs indemnités oblige, ils découvrent (s'ils y ont droit) les minima sociaux et la possible obligation, de travailler ... gratuitement 5 heures par semaines
!
Slovar
Crédit montage
Tropic@lBoy