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Ca ne fait que commencer

Publié le 17 mai 2011 par Alteroueb

J’avais vraiment pas envie d’en rajouter sur l’actualité chaude du moment, qu’elle résulte d’une odieuse manipulation, ou d’une toute autant abjecte conception d’autrui. Je préfère parler d’une actualité tout autant brulante et mouvante : la dépendance à Google. C’est chez Lolo que j’ai trouvé le sujet de mon billet bien dans mes cordes. L’indisponibilité du Play-Station Network, puis celle de Blogger, la plate-forme blog de Google a causé quelques jolis remous dans le monde des geeks, posant clairement la question de la dépendance croissante envers les mastodontes du net.

Richard Stallman, mon papa informatique...
Dans le monde informatique professionnel et grand public, le phénomène n’est pas récent. La relative perte d’influence causé par les trublions du monde libre, avec la montée en charge des systèmes et logiciels «Open Source» type Linux, Firefox, OpenOffice, etc… a fait quelques dégâts. Du coup, faute de pouvoir concurrencer les nouveaux produits «éthiques», gratuits, fiables, sécurisés et sécurisants, les grands du Net sont en passe de nous sortir toute une panoplie de nouveautés toutes aussi innovantes les unes que les autres, mais qui n’ont qu’une seule finalité : nous remettre un fil à la patte, celui même dont Linus Thorvald et Richard Stallman avaient su nous libérer. Les usages ont aussi évolué. Déjà, notamment parmi les plus jeunes, le net n’est plus vu qu’au travers de Facebook qui agit comme un prisme, et lie l’utilisateur, non à ses amis virtuels, mais au facilitateur. Sans lui, données et amis sont inaccessibles, et la jeunesse est perdue, orpheline. Le néant…

La mode actuelle, c’est le «cloud», où tout ce dont on a besoin se trouve quelque part, dans les nuages, au travers du réseau. Sur le papier, c’est idéal : l’utilisateur ne s’occupe de rien… Google vient d’ailleurs d’annoncer la sortie du chromebook, l’ordinateur 10% Cloud sous ChromeOS, où toutes les opérations passent au travers du navigateur Chrome… A ce niveau, déjà, le choix n’est plus possible. L’oncle Billou doit l’avoir mauvaise, lui qui avait fait les frais dans les années 90 d’un navigateur trop intimement lié au système…

Mais la mode actuelle est aussi la montée en puissance du contrôle des flux. Les tentatives de battre en brèche le concept de neutralité du Net aboutissent sous la pressions de lobbys divers. La première application française grand public est sans conteste le dispositif HADOPI… Et oublier la volonté des opérateurs de téléphonie d’entrer dans la danse pour facturer la bande passante qu’on dit de plus en plus limitée, serait une grossière erreur. Là aussi, les menaces sont pressantes, certains FAI ayant déjà dans leur cartons des abonnements «premium».

En somme, sous le couvert d’une révolution architecturale apportant modernité, simplicité et souplesse, on va finir par payer ce qui est utilisable gratuitement, et laisser nos données à la disposition de qui en voudra. Mais plus grave encore, en cas de panne ou coupure (volontaire ou non) du réseau, de Google, de Sony ou autre grand malin, vos données, vos statistiques, vos blogs, vos outils seront purement et simplement inaccessibles, et au pire, vendues à un hacker russe. Mais tout cela n’est que pure invention, cela n’arrive jamais.

L’illusion de liberté et de choix est parfaite, mais à la sortie, la dépendance est bien réelle, l’adhérence irréversible… C’est pour ces raisons que je n’utilise rien qui soit estampillé Google, même si certains services semblent réellement intéressants. Surtout que du côté libre (de la force), il existe bien souvent l’équivalent…

Quen pensent les geeks fréquentant ou non la Comète ?


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