Si vous êtes un lecteur assidu du site (ou que vous avez lu notre numéro Avril/Mai ) nul besoin est de vous présenter Jamie Woon. La nouvelle sensation venue du pays de Porridge et de William et Kate a livré début Avril dernier ( sortie physique en Juin ) un premier album très attendu et salué par la critique, Mirrorwriting. Sur cet album délicieusement R&B , délicatement électro, tendrement Folk , et souvent Dubsteb, on retrouve 12 titres écrits, composés et produits par Jamie lui même. J’ai eu l’occasion de rencontrer l’artiste la semaine dernière lors de son passage à Paris et de parler avec lui de ses influences dont celle de sa mère, de son album, de la comparaison avec James Blake et de ses projets.
Now Playing: Bonjour Jamie. Est ce que tu peux te présenter?
Jamie Woon: Bien sûr je m’appelle Jamie Woon. Je suis chanteur/compositeur et interprète. J’ai produit mon tout premier album Mirrorwriting qui sort bientôt en France mais je crois qu’il est déjà disponible en ligne.
NP: Parle nous un peu de ton album
JW:J’ai travaillé dessus pendant un peu plus de 4 ans. J’ai commencé quand j’ai quitté l’Université. J’étais juste un chanteur compositeur avec une guitare qui faisait des shows acoustiques. J’ai fait ça pendant quelques années puis j’ai commencé à travailler sur la production de mon album que j’ai fait en majeure partie sur mon ordinateur. C’est un mix d’un tas de choses (rires). J’ai toujours voulu faire un album intimiste. Et l’album parle de plein de choses. Il s’appelle Mirrorwriting parce qu’il est assez personnel pour moi. On apprend beaucoup de choses sur soi même en écrivant. C’est le reflet du moment
NP: Comment tu t’es lancé dans la musique ?
JW:J’ai commencé à écrire quand j’avais 15, 16 ans. Juste un ado qui commencait à se mettre à la Brit Pop et aux groupes …Oasis, Blur et tout ca. Ca m’a donné envie d’écrire, former un groupe, et en faire un travail je crois. J’ai toujours été entouré de musique depuis que je suis petit. Ma mère est chanteuse. Il y’a beaucoup de musiciens dans sa famille. Son frère faisait partie d’un groupe. Ses parents ont fait de la scène. Des cousins à elle jouaient du Jazz. Elle a chanté pour des publicités qui ont eu assez de succès tout en continuant à faire sa musique celtique, son folk écossais. J’ai été assez exposé à ce qu’elle faisait. On avait un petit studio à la maison.J’ai toujours été entouré de musique.
NP: Tu as étudié à la très réputée Brit School. Quelle est la chose la plus importante que tu aies appris ?
JW:Il y’a deux membres du groupe que j’ai rencontré à la Brit School. Je m’y suis fait de très bons amis que j’appréciais déja musicalement parlant. Sinon à la Brit School je ne pense pas qu’il y’ait vraiment une philosophie de travail du genre « voila c’est comme ca qu’il faut faire ». ce qu’ils font c’est qu’ils vous mettent plutôt par exemple dans une situation où ils vous donnent accès aux studios avec 7 autres personnes en disant » ok vous 7 vous formez un groupe, vous avez 7 chansons à écrire et vous les allez les interpréter à la fin du semestre ». Il pouvait y avoir un batteur de Métal, un guitariste Folk ou quelqu’un qui aimait jouer du Funk sur sa basse. D’une certaine manière on devait apprendre à s’adapter et faire en sorte que ça marche. J’ai toujours pensé que plus on est polyvalent, mieux c’est. Et c’est quelque chose que la Brit School t’enseigne. Tu as l’opportunité de toucher à un peu de tout.
NP: Ta musique est assez éclectique à la fois électro, Soul, Dubsteb, R&B . Quelles sont tes influences ?
JW: Toutes ces choses. Mes vrais héros sont des gens comme Stevie Wonder. Tu sais j’étais vraiment à fond sur lui quand j’étais ado. Radiohead est un groupe dont j’étais fou et je le suis toujours. Jeff Buckley est une de mes grandes influences.La musique de ma mère m’a spécialement marqué…dans ma manière de chanter ou au niveau des choses sur lesquelles j’aime écrire…Lewis Taylor, c’est un musicien Anglais dont je suis fan… un tas de choses ( rires ).
En écoute « Blue Truth »
NP: Tu as passé 4 ans à travailler sur ton album. Comment ça s’est passé ?
JW:La plupart des chansons sont des chansons que j’ai écrites sur ma guitare et que je jouais lors de mes sets acoustiques. Basiquement j’écrivais sur la guitare et après je les travaillais sur l’ordinateur. La guitare est généralement la première chose que je mets dans les arrangements. Tu sais j’ai eu un ordinateur aux alentours de 2007. Je n’avais jamais vraiment pensé à produire mes chansons moi même. Je crois que j’ai toujours pensé que je le ferais avec d’autres personnes ou un groupe tu sais. J’avais besoins de faire des enregistrements. je me suis rendu compte que je commençais par y mettre de la guitare et éventuellement quand je commençais a jouer je finissais par enlever la guitare. La plupart des mes concerts étaient des shows acoustiques et c’était fun d’avoir à faire différents arrangements et certains finissaient par coller. Je savais que je ne voulais pas faire un album entièrement acoustique. Je pense que j’ai commencé à prendre de plus en plus confiance au niveau de la production jusqu’à ce que je me rende compte qu’il ne restait plus beaucoup de guitare (rires ).
Retrouvez « Lady Luck » et « Waterfront » en acoustique
NP: J’ai lu que Burial t’avait beaucoup aidé pour l’album. Cet homme est un vrai mystère. Comment l’as tu rencontré ?
JW:Ouais il est assez particulier. C’est son choix, il veut juste qu’on ne parle que de sa musique et rien d’autre. C’est assez dur de maintenir cela , ça demande beaucoup d’énergie. C’est vraiment quelqu’un de bien. C’est une décision artistique de ne pas laisser des choses sans importance t’obscurcir l’esprit . J’admire le fait qu’il y arrive. Je l’ai rencontré vraiment par chance. J’ai adoré son premier album et j’ai sorti un single en 2007 « The Wayfaring Stranger ». J’ai eu l’opportunité de faire un remix et j’ai mentionné à une personne que j’aimais beaucoup ce qu’il faisait. Il se trouve que cette personne le connaissait et m’a dit » je crois qu’il pourrait aimer » alors je l’ai contacté sur Myspace, on s’est rencontré et on est amis depuis .
« The Wayfaring Stranger » Burial Remix
NP: Ta musique a été qualifiée de Dusteb , d’alternative. Pour moi ton album sonne plus R&B . Ou est ce que tu la situerais ?
JW:Je ne pensais pas vraiment au genre de musique tu sais. Pendant la promo de l’album j’ai beaucoup entendu cette question. Si je devais classer ma musique je dirais que c’est du R&B ou de la Pop. Personnellement pas je préfère ne pas l’étiqueter. J’y retrouve différentes influences . Je retrouve des choses que j’ai pris dans la musique de ma mère. Il y’a aussi des choses que que j’ai pris dans la musique que j’écoutais. J’ai grandi en écoutant de la musique Pop et j’ai toujours voulu en faire. De la musique Pop , Folk.. Il y’a aussi des sons électro , des sonorités plus récentes. Je crois que c’est un mix de pleins de choses.
NP: Tu es un grand fan de R&B alors ?
JW:J’aime beaucoup le R&B …pas tout le R&B (rires) Au temps du Rythmn & Blues et du « feeling »
NP: Donc le R&B old school alors ?
JW:Non il y’a des trucs bien dans le R&B contemporain. J’aime le R&B de Bobby Brown …classique… aux productions de Timbaland…Justin Timberlake. tant que ca te fait ressentir quelque chose, ca te fait bouger, groover …J’aime le groove , j’aime les émotions.
NP:En tout cas du fait du côté Dubsteb de ta musique tu as souvent été comparé à James Blake ...
JW:Je vois pourquoi les gens font la comparaison .C’est une sorte de facilité on va dire. On vient tous les deux de Londres, on a tous les deux des prénoms commençant par J , on est tous les deux des chanteurs/producteurs, il y’a eu beaucoup d’excitation autour de nous. Tu sais je crois que c’est une comparaison qui a été faite comme ca puis ca a pris des proportions énormes (rires) Je crois que nous avons des influences similaires mais notre musique est très différente. J’aime beaucoup sa musique , donc si on veut me comparer à quelqu’un je préfère que ce soit à lui que quelqu’un d’autre.
NP: Il y’a des artistes en particulier avec qui tu aimerais travailler ?
JW:Un tonne d’artistes ! J’ai une liste aussi longue que mon bras. Il me faut le temps pour le faire. J’aimerais faire plus de trucs avec ma mère. Et plein d’autres choses mais je préfère ne pas le dire pour ne pas me porter la poisse (rires).
NP: Ah j’y pense j’ai vu ta reprise d’Adele pour la BBC 1 . Belle reprise ...
JW: Je trouve Adele géniale. Elle a une voix magnifique. J’adorerais faire un remix
Retrouvez la reprise de « Someone Like You » d’Adele par Jamie Woon
NP: Et tu écoutes quoi en ce moment?
JW:J’aime beaucoup le nouvel album d’Onra. J’écoute un peu de Neil Young. J’ai hâte d’entendre l’album de Jai Paul . Je n’ai que 2 titres que j’use (rires). Jono McCleery il a un album qui va sortir. Il est génial , c’est un chanteur compositeur de Jazz/ Folk. Il a aussi des collaborations avec des producteurs d’Electro .
NP: Alors tu as déjà d’autres projets pour la suite ?
JW:Je pense que ce serait très intéressant de travailler avec d’autres producteurs pour mon prochain album. J’aimerais beaucoup que quelqu’un d’autre le produise. Celui la j ‘ai tout fait par moi même sur une très longue période et sur un ordinateur. J’adorerais faire un album avec des musiciens et genre boucler le tout en deux semaines (rires) j’aime beaucoup cette idée…quelque chose de différent. J’aimerais aussi beaucoup faire des remixs surtout des vocalistes. J’ai en quelques sorte un projet de beatmaking. j’adorerais travailler avec des rappeurs et des chanteurs
NP: Si je devais te souhaiter quelque chose ce serait quoi ?
JW: Bonne chance (Ndlr: Good Luck) …Lady Luck ( rires )
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