La dignité n’a pas de frontières 3

Publié le 17 mai 2011 par Legraoully @LeGraoullyOff


Lectrices, lecteurs du Graoully Déchainé,

Dimanche 15 Mai 2011, gare ferroviairee de Vintimille, 150 migrants Tunisiens attendent sur le parvis de pouvoir entrer en France pour s’y installer, ou, continuer leur route vers un autre pays, cf: Loi de libre circulation dans l’espace Schengen.

Environ 300 il y a deux mois, des disparitions inexpliquées,et / ou des expulsions suite à des arrestations ( bagarres entre eux , du principalement à l’alcool, arrestations-expulsion aussi bien des protagonistes que des simples temoins ) sont constatés tous les jours.

Ce sont tous des hommes d’age ( un mineur 14 ans ) et de conditions physique très contrasté. 250 commerçants ont signés une pétition adressé aux autorités, ils demandent l’évacuation de ces « estranges estrangers », car selon eux, leur chiffre d’affaire serait en baisse depuis leur « installation » !

J’assiste à une distribution de nourriture et de linge par des citoyens. Malgré qu’il y ait de la nourriture en suffisance pour tous, les hommes ont faillis en venir aux mains, c’est vous dire le climat tendu qui règne sur place.

De mes observations et interrogations, j’en ai conclu ce qui suit : les personnes arrivant aux portes de la Communauté Européenne, comme ici par l’Italie, se voient attribuer sur demande un titre de séjour provisoire de six mois, ce qui est bien. Ce qui l’est moins, la est le nœud du problème, pour pouvoir entrer et / ou rester dans un état membre la France par exemple, elles doivent déclarer la durée de leur séjour, et être en mesure d’avoir sur elles la somme nécessaire à leur subsistance, tel que définis par les textes de loi: 6O € par jour de séjour fois le nombre de jours.

Légalement, moralement, humainement, on ne peut ni ne devrait empêcher les migrations, phénomène vieux comme le monde, mais par un beau tour de passe passe juridique, la route vers un meilleur avenir est bloqué.

Souvent contrôlé sur le parcours du train Gênes – Marseille, quand par chance, elles arrivent à y monter, ou à leur descente dans une des gares sur le trajet, en l’absence de possession du montant en numéraire exigé, ne répondant pas aux critères fixées, elles sont à minima systématiquement refoulées vers ce l’Italie, et retournent à Vintimille ville « souricière » à ciel ouvert, ou emmenés en centre de rétention, jusqu’à leur expulsion vers le pays d’origine.

-« Mais pourquoi ne restent elles pas en Italie ? » Bonne question, mais plus complexe sera la réponse.

1 Le migrant quitte le pays d’origine pour des motifs graves, pour sauver sa « peau », par des voies qui ne sont pas celles du tourisme,sans préméditation, ni préparation, donc sans avoir le choix du lieu d’arrivée, sans connaître la législation régissant les flux migratoires, ni pensant devant la gravite de leur situation qu’il puisse y en avoir une.

2 Il paraît normal de vouloir s’installer dans un pays dont on maitrise peu ou prou l’idiome, d’où le choix pour beaucoup d’entre eux de la France ( la Tunisie étant un ancien protectorat Français ).

3 Le pays d’arrivée d’ou elles entament les demarches legales, ne paraît pas des plus cooperatifs, ni desireux de les garder sur le territoire national.

-« Pourquoi n’essayent elles pas directement de rentrer par la France ? »

- Je crois que beaucoup essaye, mais la politique migratoire actuelle n’y favorise pas plus leur accueil.

Mon ressenti :

- Le désarroi, l’impuissance, le désespoir, la tentation de boire pour oublier, la tension omniprésente, l’animosité parfois même envers ceux apportant leur aide. Animosité au demeurant compréhensible, cinq minutes, imaginons leur quotidien, dans la rue toute la journée ( l’unique centre d’accueil de la Croix Rouge ouvre ses portes à 23 h, une capacité d’accueil limitée à 150 places ), l’aléatoire de leur condition, leur commune solitude, l’indifférence de bien des gens, la déshumanisation des lois les concernant, etc……..

- La police Italienne paraît moins agressive, peu être, leur mission ne consistant pas à les arrêter, les expulser, sauf en cas de trouble sur la voie publique, ni les empecher de partir.