© P. Abensur | Premier cours.On mouline avec les bras, on enchaîne les mouvements. Ça semblait plus simple à la télé…
«Boum, boum», crache la sono. La main gauche doit être dessus, la main droite dessous. Comme si elles tenaient une boule imaginaire. Allez hop: l'inverse. Plus grande, la boule! Dans l'autre sens, maintenant. On se coiffe. A droite. A gauche. Avant de jeter le coude en l'air. A droite. A gauche. Ouf!
Vu à la télé
Nous sommes à l'école de la tecktonik. Ou plutôt à l'école Anamorphose, dans la zone industrielle de Plan-les-Ouates, qui lance son premier cours de teckto. Du nom de la dernière-née des danses urbaines, se situant quelque part entre le breakdance et la house. Un phénomène de mode parti de Paris, avant d'essaimer sur le Net, et dont les ados, surtout entre 10 et 16 ans, sont friands.
Il n'est plus rare de voir, en ville, des petits groupes se déhancher au son de leur iTunes, comme ce fut le cas à l'automne dernier au parc des Bastions (lire notre édition du 8 octobre 2007). Samedi, un rassemblement est d'ailleurs prévu à 15 h devant le monument Brunschwig.
Pour notre premier cours, il y a Justine, 11 ans, Sophie et Thibault, 12 ans, Manon, 17 ans, et la reporter de la Tribune, euh... un peu plus. «J'ai vu la tecktonik à la télé, j'avais envie de faire pareil», explique Justine. La maman suit l'atelier: «Moi, je connais parce que ma fille m'en a parlé avant Noël. J'ai vu des clips, les grands mouvements de jambes et de bras, et personnellement j'aime bien la techno et la house».
En plein air
Le prof? C'est Igor, 32 ans, danseur professionnel. Avec Carole, une amie, ils ont lancé leur école de danse en septembre dernier: modern jazz, Bollywood, hip-hop ou encore aérobic. Enseigner la teckto? Une idée paradoxale soutiendront les puristes, puisque le principe est d'inventer ses propres figures de style. Mais bon, il faut bien commencer. Que ce soit devant un écran d'ordinateur ou sur le parquet d'une salle de cours.
Impressionner le voisin
C'est reparti. Igor ne nous laisse guère le temps de discuter. On enchaîne, ajoutons quelques mouvements. Puis répétons l'ensemble. «Il faut sentir le tempo, la musique, mémoriser la gestuelle», explique le professeur. «Ensuite, on échange des pas, on se les approprie. C'est très visuel, le but étant d'impressionner son voisin. Il y a une vraie énergie. La tecktonik, contrairement à d'autres styles, attire autant les garçons que les filles. Franchement, j'aime mieux voir des jeunes danser dans la rue plutôt que faire d'autres choses.»
Face au miroir, on recommence. «Vous faites une boule avec vos mains. Plus grand, maintenant! Cinq, six, sept. On se recoiffe de gauche à droite.» Une fois, deux fois, dix fois, vingt fois. Manon lance un sourire entendu: ça commence à chauffer sous le survêt. Aïe, aïe, aïe, tout le monde s'est perdu. On repart plus lentement.
«Mous les genoux, il faut sentir le rythme!» Au bout d'une heure, on commence à fatiguer. «OK, c'était pas mal pour une première. Merci.»
Dans le vestiaire, Sophie confie: «Il y a beaucoup de gens dans mon école qui friment car ils savent danser. Enfin, je réalise que c'est un peu n'importe quoi ce qu'ils font. Tu sais qu'au départ c'est de l'électrodanse? Moi j'adore Alive de Mondotek, je te fais écouter, je l'ai sur mon portable.»
Ecole anamorphose: www.ecole-anamorphose.ch
Genevateck, rassemblement tecktonik pour les 10-16 ans, samedi 9 février à 15 h devant le monument Brunschwig.
Par http://www.tdg.ch/
LES COMMENTAIRES (2)
posté le 17 mai à 09:16
j'adore la tecktonik mais je ne voudrai pas en faire ça fait un peu craneur!
posté le 12 avril à 10:24
je veux fait la tecktonik