C'est ainsi que naquirent deux parcs régionaux, véritables édens naturels : le parc naturel régional des volcans d'Auvergne en 1977 et celui du Livradois-Forez en 1986. Ils ont, l'un et l'autre, pour vocation de préserver les richesses naturelles, le patrimoine et les traditions. Très différents mais pourtant voisins, ils ont pour mission partagée de valoriser le cadre de vie et le développement économique et culturel de toute une région.
Le parc naturel régional des volcans d'Auvergne
Ce parc, l'un des plus vastes de France, est un immense territoire de verdure, sculpté par l'activité des volcans et la force des glaciers. Il est Composé de lacs et de tourbières, tailladé par de profondes gorges, troué par les cratères. Ses paysages sont une invitation à la découverte et à l'évasion et cet espace naturel constitue, en outre, une richesse inestimable pour les amateurs de géologie. Quatre éminences volcaniques se sont édifiées en ce territoire, sur plusieurs millions d'années : la chaîne des Puys, les monts Dore ( ou massif du Sancy ), le plateau du Cézallier et les monts du Cantal. On peut également y compter un très vieux plateau granitique : l'Artense.
Créé en 1977 sur les départements du Puy de Dôme et du Cantal, il recense quelques 153 communes sur une superficie de 395.000 hectares pour une population de 90.000 âmes.
L'histoire de ce territoire commence dès l'ère tertiaire. Surgissent alors la chaînes des Alpes et celle des Pyrénées qui pousse le vaste plateau granitique qui recouvre alors l'Auvergne à se fendre sous l'action du magma en fusion qui jaillit des fissures de la Limagne. Les volcans du Cantal ( âgés de 11 à 4 millions d'années ) et les monts Dore ( âgés de 20 millions à 250 000 ans ) entrent en effervescence et construisent, par phases successives, tout un ensemble complexe de volcans. Le troisième massif, le Cézallier ( âgés de huit millions à 100 000 ans) devient à son tour le siège de gigantesques coulées de lave très fluides. Au quaternaire, au plus fort de son activité volcanique, la région connaît à une série de périodes froides. Les sommets se coiffent de glaciers qui les rabotent, élargissant les vallées, creusent de larges cuvettes, transforment et modèlent les paysages. Entre 95 000 et 6 000 ans, la terre crache une dernière le feu qui va ainsi donner naissance à la chaîne des Puys, le plus jeune massif de ce parc.
La présence des hommes est inscrite dès la préhistoire et perdure à travers mégalithes néolithiques, sanctuaires gallo-romains, nécropoles mérovingiennes, églises romanes ou villages médiévaux démontrant ainsi, siècle après siècle, tout l'enracinement des hommes à sur terre d'Auvergne. Jusqu'au début du XXè siècle, la population, très dense, pratique l'élevage et la culture du seigle mais les deux guerres et l'exode rural vident les villages. L'agriculture se spécialise alors dans l'élevage, surtout bovin.
Le parc naturel régional du Livradois-Forez
Deux grands massifs, que séparent les vallées de la Loire et de l'Allier, ont donné à ce parc le nom de Livradois-Forez. Il est délimité au nord de Thiers par les Bois Noirs, à l'ouest par les monts du Livradois qui surplombent les Limagnes de Brioude, d'Issoire ou de Clermont-Ferrand et à l'est, par l'imposante barrière granitique du Forez qui étend sa masse sur près de 100 kilomètres. C'est à Pierre-sur-Haute, à 1634 mètres d'altitude que l'Auvergne vient s'y adosser. Entre Livradois et Forez, la Dore s'écoule depuis les hauteurs de Saint-Germain-l'Herm. Ambert, installée au centre de la vallée, Thiers, postée en piédestal et La Chaise-Dieu au coeur des hauts plateaux boisés en sont les principaux points de repères.
Créé en 1986 sur les départements du Puy de Dôme et de la Haute-Loire, il compte 170 communes pour une superficie de 310.000 hectares. 100.000 habitants vivent au cœur de ce territoire.
Ici aussi, la présence de l'homme est ancienne. En témoigne le dolmen de Boisseyre près d'Ambert. Les traces et les vestiges gallo-romains sont nombreux sur la terre Arverne. Les routes ouvertes dès l'Antiquité ont suscité de nombreux échanges commerciaux et culturels vers le sud et la région lyonnaise voisine. Vivant d'une agriculture assez peu productive, les hommes du Livradois-Forez se sont orientés assez tôt vers d'autres activités. Ils sont devenus scieurs de long, papetiers, minotiers, colporteurs, tanneurs, bateliers, tisseurs... créant peu à peu une culture des métiers d'art. La révolution industrielle, en ce pays de jasseries et de denses forêts noires, est venue, une fois encore, stopper cet élan et la région a connu un fort exode rural.