INDIE POP A peine un an après I WILL BE l’album qui a pris place dans toute biblio Itunes qui se veut respectable et respectée, et après un concert attendu mais pas si éclatant au Bad Bonn Kilbi ‘10, les donzelles populaires de Dum Dum Girls reviennent avec un bébé galette de quatre titres.
Quatre, oui, soit on n’a pas peur de paraître avare, soit on produit vite et peu pour ne pas basculer dans l’oubli, surtout que le groupe de l’ex-batteuse Frankie Rose, Frankie Rose and the Outs, leur a bien volé la vedette avec une recherche plus poussée dans la mélodie et surtout une patte plus complexe. HE GETS ME HIGH débarque déjà ; comme la mode, ça doit se renouveller chaque année, et Dieu sait à quel point Dee Dee et ses acolytes ont des gueules de fashion idoles. Le EP renouvelle les recettes de I WILL BE mur de guitares pop rétro douceureux, une batterie qui ne se laisse pas aller à la démonstration, joue son rôle secondaire dans son coin, alors que la voix de Dee Dee s’élance plus en avant qu’à l’accoutumée et sur laquelle repose les mélodies. On peinait à digérer le manque de contraste entre les titres de l’album, qui perdaient même toute leur vigueur joués sur scène – c’est vrai quoi, j’aurais vu des girlettes boire un kir royal au premier rang que ça ne m’aurait pas étonnée –, il en est de même ici. On décelait déjà avant un accent très Raveonettes – l’éclat en moins – derrière les titres comme "Rest of our Lives" ou "I Will Be", ici le coup de pouce de Sun Rose Wagner à la production est une évidence à l’écoute. L’EP est toutefois moins énergique que sa grande sœur – la moiteur de Los Angeles amollit peut-être les ardeurs ? – bien que "Wrong Feels Right" qui l’ouvre offre quelques rentre-dedans des six-cordes, mais sur les élans de celles-ci on se rend tout de même compte qu’on a là affaire au son des Raveonettes puissance mille. Bon, on le savait déjà, les Dum Dum Girls plaisent sans avoir de réelle identité musicale. Néanmoins, la mélancolique "Take Care Of My Baby " et ses échos western en nuisette, ce son bien rétro et cette voix, belle de mystère, colleraient bien au tableau de Twin Peaks. Le noisy, navrée mais je le cherche encore. La faute à la production lissée ? Peut-être…
Le EP se termine par un cover des Smith, "There is a Light That Never Goes Out" débarrassé alors des couleurs eighties mais sans y ajouter une patte enrichissante. Comme une fondue au micro-onde ; c’est moins bon que l’anthentique car la saveur manque, la consistance fait tout glisser sur la langue sans qu’on s’imprègne vraiment des goûts. Un quart d’album qu’on se plaît à découvrir, somme toute, de par sa teneur narrative, mais qui ne restera pas longtemps dans le mange-disque : c’est surtout sur la longueur que Dum Dum Girls défaille, d’où la nécessité de sortir quelques morceaux assez vite. Comme quoi elles ont bien compris le produit qu’elles offrent.