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[Critique DVD] Somewhere

Par Gicquel

Encore un film de Mlle Coppola, qui ne laisse pas indifférent. Où l’on retrouve un peu l’esprit et l’ambiance de son premier opus « Lost in translation » avec cette fois, une particularité autobiographique évidente.
L’histoire de cette petite fille qui accompagne son papa célèbre dans son quotidien starisé rappelle un peu l’aventure que la jeune Sofia a connue pendant quelques années à côté de Francis Ford, son papa. Les bonus du coffret « Apocalypse Now » en font état.

Il y a aussi un apparentement intéressant entre le film de Abel Ferrara « Chelsea Hotel »  qui vient de sortir en DVD et l’hôtel Chateau Marmont dans lequel notre héros passe le plus clair de son temps. C’est un établissement du même type que le Chelsea, où les artistes ont élu domicile. Ils se retrouvent dans les appartements des uns et des autres pour faire la fête.

[Critique DVD] Somewhere

C’est là que nous découvrons le héros de « Somewhere », un acteur au sommet de sa gloire, mais dont la vie privée est une catastrophe. Au point qu’il en oublie sa progéniture qui sera pourtant celle qui le ramènera les pieds sur terre.

L’idée séduisante, ne s’impose réellement qu’à la moitié du film, dans une relation père-fille décryptée le plus simplement par la réalisatrice. Une économie de moyen dans la mise en scène et une direction d’acteurs très fluide, donnent cette vision naturaliste d’un comportement social, qui malheureusement n’est pas l’apanage des célébrités.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

C’est aussi la force de Sofia Coppola que de porter à l’universel une histoire très ciblée, avec ce petit clin d’œil amusé pour un puzzle qui ne retrouve pas forcément toutes ses pièces. Cet univers est trop factice dit-elle pour tenir debout, et le confronter à la vie réelle  (avec les employés de l’hôtel, par exemple), est une intention cinématographique de première importance. Dans les silences et les attentes, la réalisatrice feint l’ignorance et la superficialité du monde pour en donner une représentation édifiante.
Stephen Dorff, bringuebalé d’un sentiment à l’autre et une gamine qui ne s’en laisse pas compter (Elle Fanning), forment un duo fort convaincant. Un duo de cinéma, comme on les aime.

LE SUPPLEMENT

 L’avant-première à Paris,
Elle se déroule en octobre 2010, et consiste ici dans une rencontre avec le public. La genèse du film, « je venais d’être maman, je pensais au rôle des parents » démarre la cinéaste qui parle aussi d’un « film minimaliste. Après Marie-Antoinette, je voulais raconter une histoire avec simplicité. Comment sa fille allait lui apprendre qui il était, à découvrir ce qu’il avait raté. J’aime les personnages qui évoluent à cause d’un événement intérieur, et non pas à cause d’un drame. Je ne voulais pas que ça ressemble à un film ».

[Critique DVD] Somewhere

On aborde aussi la technique et Sofia Coppola rejette d’emblée le coverage, c’est-à-dire la façon de filmer l’intégralité d’une scène en déplaçant la caméra. « Je l’ai évité, pour que le spectateur ait l’impression d’être avec le personnage ». Elle privilégie alors les  longs plans séquences avec une caméra fixe comme chez Chantal Akerman. « Ce n’est pas ennuyeux, mais fascinant ».
Elle évoque, très rapidement « le milieu de la célébrité dans lequel j’ai vécu. Les excès de mon personnage qui perd toute notion de la vie réelle, je sais de quoi je parle ».
Stephen Dorff est d’accord avec « la simplicité des personnages, j’ai aimé cette représentation d’Hollywood, les caprices comme l’hôtel ou la Ferrari, il y a un sens profond à tout ça ».


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