Communiqué Solidaires
Quand un maire communiste rencontre un préfet Sarkozyste…
Elles avaient été expulsées le 8 juillet 2010, de leur logement squatté faute d’autre solution car ils étaient vides depuis des années, dans l’attente de leur démolition. L’expulsion avait été justifiée par l’urgence de détruire la barre Balzac. Or, 9 mois plus tard, la barre est toujours là !
190 personnes dont 49 enfants et nourrissons, s’étaient alors retrouvés sur le trottoir. Après un campement de près de deux semaines, l’expulsion avait été ordonnée le 21 juillet 2010 par le Préfet. Les violences policières à l’égard de mères et de leurs bébés avaient été filmées et diffusées largement sur internet. La police des polices saisie sur ces violences n’a toujours pas donné suite. Les expulsées, leurs délégués et les militants présents avaient été arrêtés. Sous la pression des familles, d’habitants de la Courneuve, du comité de soutien, le Préfet du 93 avait dû héberger les expulsés dans des hôtels.
9 mois plus tard, et après plusieurs réunions avec le Préfet, les expulsés sont à nouveau dans la rue. Une vingtaine de ménages français ou ayant un titre de séjour ont été relogés, ou sont sur le point de l’être. 10 personnes ont été régularisées. Mais les autres restent sans solution. Le Préfet a accepté de maintenir l’hébergement uniquement pour les familles avec enfants et papier. Même les couples ou les célibataires avec papiers, que le Préfet s’est engagé à reloger ont été mis sur le trottoir. Depuis lundi 18 avril, en soirée, une grande partie des expulsées de la barre Balzac dort à nouveau sur le trottoir, au milieu du quartier des 4000, à la Courneuve.
Cette situation est la conséquence des coupes budgétaires brutales décidées par l’État sur le budget d’accueil des sans logis, notamment en Ile de France.
A Paris 2000 places d’hôtels ne sont plus financées par l’État (-25% depuis fin mars), dans le 93, le dispositif a été amputé de la moitié, passant de 1800 à 900 places…Cet été sera dur pour les sans toit, d’autant plus que les expulsions locatives ont commencé, y compris de familles prioritaires DALO, que l’état doit pourtant reloger.
Plusieurs tentatives de rencontres avec le Préfet ou avec le Maire de La Courneuve se sont soldées par une fin de non recevoir. Mieux encore, le maire communiste, après avoir distribué à la population un tract désapprouvant la lutte des familles expulsées, après avoir refusé de mettre à la leur disposition de l’eau et des sanitaires (comme pourtant la loi l’y oblige), vient de prendre un arrêté d’évacuation dans les 24h pour cause de « trouble manifeste à l’ordre public », demandant à la Préfecture de l’exécuter.
Les familles sont donc menacées à tout moment d’être évacuées par la force. Parmi elles, beaucoup de très jeunes enfants et même un bébé de 10 jours…
Depuis mercredi, les expulsés ont saisi le tribunal en référé-liberté pour demander au Préfet de reprendre les hébergements. L’audience se tiendra mercredi prochain à 10h30, au Tribunal administratif du 93, à Montreuil. Pourquoi la Mairie n’a-t-elle pas attendue la décision du Tribunal ?
D’autres Mairies mettent en place des solutions pour pallier la grave déficience de l’État en matière d’hébergement et de logement, comme à Saint Denis où le Maire a pris un arrêté de réquisition sur un immeuble de la Poste, à Paris avec les jeunes migrants Tunisiens, ou à Choisy le roi pour des Roms…
Nous demandons à la municipalité d’annuler cet arrêté et d’agir dans le sens de la solidarité et du respect des droits fondamentaux, valeurs qu’ils prétendent mettre au cœur de leur engagement politique.
L’Union syndicale Solidaires, avec l’ensemble des organisations partie prenante du comité de soutien mettra tout en œuvre pour exiger un relogement digne et durable de l’ensemble des familles. Elle appelle ses militant-e-s à se rendre sur place dès vendredi matin pour que les violences inadmissibles de l’expulsion de 2010 ne se reproduisent pas.
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L’Union syndicale Solidaires :