Lors des récentes journées etourisme d’Anglet, organisées par la MOPA, trois interventions étaient consacrées aux retours d’expériences d’applications mobiles.
Car après un peu plus d’une année d’existence de certaines applis, les chiffres tombent.
C’est ainsi que Karine Feige, du CRT Rhône Alpes, et Laurence Harispe de Terre et Côte Basques sont venues présenter des bilans quantitatifs.
A la sortie de l’exposé, on se rend compte que rien n’est évident en terme de positionnement des applications (et de sites web mobiles)!
En effet, les résultats sont inégaux en terme de téléchargements, de consultations, et de type d’utilisation des mobinautes. D’où l’intérêt de ces deux retours d’expériences présentés ci-dessous.
Pour Rhône Alpes, Karine Feige a présenté les retours pour l’ensemble de la collection d’applications qui sont éditées au niveau régional
Pour Ma Côte Basque, Laurence Harrispe a présenté le retour du site web mobile et de l’application iPhone lancés en juin 2010.
Au final, je tire cinq grands enseignements de cette double présentation :
1. Une logique évidente de déambulation touristique
Les chiffres de téléchargements des applications sont très inégaux. Ainsi, en Rhône Alpes, pour deux applications sorties fin 2010, Chamonix est téléchargé plus de 14000 fois, alors que ce n’est que 800 pour la Drôme…
Il est évident que la notoriété de la destination joue, et que le territoire administratif est rarement l‘échelle correspondant à la déambulation touristique des usagers; Car en mobilité, encore plus que pour un site Internet, l’espace touristique vécu est essentiel : je reste une semaine en station de ski, l’application est logique sur ce périmètre. Je suis locataire d’un gîte rural, je ne resterai pas sur le canton, ou même sur le département.
L’illustration nous en a été parfaitement apporté par Ma Côte Basque. Cette application et ce site web mobile ont été développés par tous les offices de tourisme du littoral, ce qui est une nouveauté dans l’organisation locale… Résultat : le site web mobile a été consulté plus de 100 000 fois en neuf mois. Mais les visites provenaient à 53% uniquement d’un téléphone mobile. Et donc, à 47% d’un PC… Et Google apporte 63% du trafic. Pourquoi? car la requête “Côte Basque” correspond à une demande des internautes comme des mobinautes… C’est le territoire de déambulation touristique logique durant un séjour. La bonne échelle de promotion, en quelque sorte…
D’ailleurs, les offices de tourisme concernés poursuivent leur collaboration sur les projets Internet.
2. Choisissez vos informations!
Comme aime à le répéter Karine Feige, les hébergements dans mon smartphone en vacances je n’en ai pas besoin! Logiquement, je suis déjà logé. Donc, les informations “chaudes” sont les plus consultées, de la météo à l’agenda, en passant par les webcams. Il faut donc adapter son contenu à la mobilité.
3. Le social, finalement pas trop.
Les applications proposent des outils sociaux, comme la possibilité de déposer un avis, de créer un profil utilisateur (comme dans le cas de Ma Côte Basque). Intéressants mais ils ne sont pas très utilisés. Pour le moment, encore, les mobinautes semblent préférer les applications spécialisées (comme dismoiou ou Facebook) pour leur activité sociale en mobilité.
On avait déjà constaté le même phénomène avec les sites institutionnels proposant de déposer des avis :peu de succès.
4. Le ludique plébiscité
L’application développé à Chamonix propose un jeu permettant de se chronométrer avec son iPhone dans une descente à ski. Carton plein assuré avec cette fonctionnalité! Il faut donc penser “ludique” en mobilité aussi…
5. Moralité : réfléchissez bien avant de dépenser
Lors de cette présentation, les intervenants et les participants ont aussi évoqué les coûts de développement réguliers, la multiplication des versions sur les plateformes (Apple, puis Androïd), la difficulté à changer de prestataire technique tout en récupérant le contenu, et aussi les budgets de promotion en ligne.
Le tout représente donc des budgets importants. Aussi, faut-il vraiment définir le périmètre pertinent pour la réalisation de l’application mobile. Il faut aussi se poser la question appli ou site mobile? Un site est souvent moins cher à réaliser à la base, et surtout en entretien.
Et puis pour ceux qui veulent vraiment se lancer dans la mobilité ou a minima adapter leur contenu à l‘écran d’un smartphone, il existe beaucoup de solutions gratuites :
- wirenode.mobi, le jimdo du mobile permettant de faire un site web mobile
- Appmakr, le jimdo de l’applicaiton iPhone, une solution quasiment gratuite sur la base de flux RSS, présentée par Ludovic la semaine dernière
- Et aussi la version jimdo mobile, permettant d’adapter à la lecture sur écran de smartphone tous vos sites jimdo. Une nouveauté qui sera détaillée ici prochainement par Pierre Eloy.
Pour en savoir plus sur cette conférence sur le retour d’expérience apps et sites mobiles, je vous invite à lire l’article publié”:http://www.aecom.org/Vous-informer/Actualites-et-evenements/m-Tourisme-quelques-conseils-avant-de-se-lancer par Suzanne Galy, journaliste à l’AEC