Hair

Par Gjouin @GilbertJouin



Le Palace
8, rue du faubourg Montmartre
75009 Paris
Tel : 01 40 22 60 00
Métro : Grands Boulevards
Du 17 juin au 1er octobre
Hip… Hippie… Hourra !
40 ans après sa création à Paris, Hair est de retour dans la capitale, au Palace, pendant trois mois et demi. Deux de ses principaux protagonistes, Laurent Bàn (Berger) et Lucie Bernardoni (Sheila) nous racontent ce spectacle libre, joyeux, débridé, provocant, et porteur d’un beau message d’amour et de fraternité.

Laurent Ban
Formé au théâtre, Laurent Bàn s’est fait connaître du grand public grâce à la comédie musicale. Il a tenu les rôles de Gringoire puis de Phoebus dans Notre-Dame de Paris, il a joué dans Le Petit Prince, Le fantôme de l’Opéra, Chance, Hair (déjà) et, surtout, il superbement incarné Zorro en 2010 à Mogador…

Vous aviez déjà joué dans Hair
C’est la quatrième version à laquelle je participe. Je l’ai joué en 1997, où je tenais le rôle de Woof, en 2001, en 2009 avec le rôle de Berger, que je tiens toujours aujourd’hui. C’est une œuvre assez conceptuelle. Ses revendications peuvent se répercuter avec chaque génération. C’est toujours d’actualité. Le Sida a remplacé le Vietnam.
Que pensez-vous de sa version 2011 ?
Nous sommes revenus à l’essence du spectacle, à ses racines. Ce qui m’a plu dans cette nouvelle approche, c’est son côté happening, le partage avec le public. On s’éloigne vraiment d’un show traditionnel. Chaque soir, on peut se livrer à une semi-improvisation. Le public est avec nous dès le début. En plus, nous sommes accompagnés en live par des musiciens qui s’avèrent être les enfants de certains des comédiens qui l’ont créé en 1969.
Lorsqu’on vous voit tous réunis, le mot « tribu » est tout-à-fait approprié…
On casse tous les codes du spectacle musical. Ce show est beaucoup basé sur l’énergie et le culot. Il faut oser entrer dans la Tribu. Heureusement, nous avons deux-trois sortes de shamans dans la bande qui nous ont aidé à créer un climat quasi mystique entre nous. On forme toujours un cercle avant d’entrer en scène pour se transmettre les bonnes vibrations. La générosité n’est pas feinte. Les spectateurs le sentent et adhèrent immédiatement. C’est magique, je me régale à vivre ça tous les soirs.
Avez-vous néanmoins d’autres projets ?
Au mois de juillet, je vais jouer à Avignon Le Journal d’Adam & Eve, une œuvre que j’ai écrite à partir de nouvelles de Mark Twain. Mon Eve sera Chiara Di Bari, qui a été l’Esmeralda de la version italienne de Notre-Dame de Paris. C’est un projet qui me tient particulièrement à cœur.
Lucie Bernardoni
Lucie Bernardoni a été la finaliste malheureuse de la quatrième édition de La Star Academy en 2004. Il faut dire à sa décharge qu’elle se trouvait face à l’inaccessible et regretté Grégory Lemarchal… A 24 ans, elle compte déjà quatorze ans de métier. Elle vient de sortir un superbe premier album, Mélancosmaniaque.

Comment êtes vous arrivée dans cette aventure ?
En découvrant l’annonce du casting sur le site « Regard en Coulisse ». Ça m’a intéressée car je l’avais vu il y a très longtemps à Mogador. Je m’en souvenais très bien. Ma mère m’en parlait, elle avait le disque… C’est un spectacle qui fait partie de l’Histoire.
Comment vivez-vous cette première expérience de vie de troupe ?
Ça n’a rien à voir avec ce que j’avais connu avec la vie au Château de la Star Ac’. Ce côté « tribu » me convient parfaitement. C’est la première fois où je vis en parfaite harmonie avec tout le monde. Il n’y a aucune rivalité. L’ambiance est la même en coulisses que sur scène.
Vous n’aviez pas peur que Hair empiète sur votre carrière solo ?
Si je peux mener de front mes projets personnels, être dans Hair et, pourquoi pas, participer plus tard à d’autres comédies musicales, je pense que ça ne peut que m’équilibrer.
Une mère comédienne, un père batteur, vous avez grandi dans un milieu artistique. Quels ont été vos premiers émois musicaux ?
Petite, j’écoutais en boucle les chansons de Michel Legrand. J’adorais particulièrement Quand on s’aime, son duo avec Nana Mouskouri.
Votre album est d’une grande qualité tant au niveau des textes que de ses couleurs musicales…
Je dis beaucoup de moi dans mes textes. J’ai la particularité de les écrire en écoutant de la musique de film. J’ai été par exemple très sensible par la bande originale de Babel. Ça m’a donné l’idée d’arrangements dissonants.
Avez-vous gardé contact avec la famille de Grégory Lemarchal ?
J’essaie d’aider leur association le plus possible. Dès que son papa m’appelle pour une manifestation, je viens participer. J’ai un peu de mal à en parler. C’est quelque chose de personnel.