Un procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo, a demandé aux juges de délivrer des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre le dirigeant libyen Kadhafi, son fils Seif Al-Islam et le chef des renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi.
C’est en tout cas ce qu’il vient d’annoncer lors d’une conférence de presse à La Haye, siège du CPI. De là, les juges de la Cour peuvent décider d'accepter la demande, la rejeter ou demander au bureau du procureur des informations supplémentaires.
Pour Luis Moreno-Ocampo, "les preuves recueillies montrent que Mouammar Khadafi a personnellement commandé des attaques contre des civils libyens non armés". "Son fils Seif Al-Islam est le Premier ministre de facto", a-t-il poursuivi et "Abdallah Al-Senoussi est son bras droit et il a personnellement ordonné certaines attaques". Le procureur est confiant sur la réussite de son initiative : "nous avons des éléments de preuve solides, c'est vraiment solide, nous avons énormément de preuves directes, nous sommes pratiquement prêts pour aller au procès". La CPI a été saisie en février par l'Onu pour enquêter sur les milliers de victimes, depuis le début de l'insurrection.
Les accusations portent donc ici pour crime contre l’humanité. Des allégations de crimes de guerre, dont des viols, commis en Libye depuis la fin février, feront l'objet d'une autre enquête.
Rappelons que les juges de la Cour pénale internationale avaient mis huit mois pour délivrer le mandat d’arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir, toujours en place, pour les crimes commis au Darfour.
La Lybie a immédiatement réagit. Si on se félicité à Misrata, dans le camp des insurgés, à Tripoli, le pouvoir accuse le CPI de n’être qu’"une créature de l'Union européenne pour (poursuivre) les dirigeants africains". Tripoli à nouveau lourdement frappée par les bombes de l’Otan ce lundi.
Voir aussi notre reportage : quand le conflit libyen déborde en Tunisie
Le communiqué des députés communistes, républicains, citoyens : Libye : La France a autre chose à faire que la guerre