Lettre à la pluie

Pluie, tu sais que je n’ai jamais rien eu contre toi. En fait, je dirais même que je te trouve plutôt jolie, que je te sais utile et que j’aime sentir la douce caresse des tes centaines de mains sur moi. Mais ce soir, tu excuseras mon honnêteté: je n’en peux plus, tu me mets vraiment les nerfs en boule. Non mais réalises-tu depuis combien de temps tu es ici, parmi nous? Des jours, des semaines, des mois, des années, des siècles? Il me semble que tu tapisses mur-à-mur notre mois de mai (qui, je te rappelle, en est déjà à la moitié). T’es devenue un vrai Tanguy de la météo… toujours là dans nos pattes, à défaire nos précieuses mises en pli, à diluer notre mascara sur nos joues et à mouiller le bas de nos pantalons. N’es-tu pas sans savoir, que le mois de mai, premier mois où il est permis de se dénuder un peu, devrait être être celui de l’ouverture officielle de la saison de la jupe et de la gougoune? J’en ai marre de porter manteau et parapluie… Je suis lasse du gris souris de ton humeur, des frisettes que m’infligent tes caprices humides.

Je t’en prie, pluie… cesses!

Salutations,
Une fille (très) tannée.