Le viol et nous

Il ne s’agit pas de discuter sur la culpabilité ou l’innocence de DSK ; nous n’en savons rien, n’avons aucun élément de jugement et toute discussion mènerait au bistrot le plus proche.

Comme souvent je trouve beaucoup plus intéressant de discuter des commentaires à propos de cette histoire et surtout des commentaires à propos du viol de manière générale.

On tend beaucoup à confondre sexe et viol ; un libertin n’est pas un violeur. Aimer beaucoup le sexe ne veut pas dire qu’on va violer qui que ce soit. J’aurais même tendance à dire que cela serait plutôt le contraire ; l’acte de viol n’a rien à voir ni de près ni de loin avec du sexe. C’est pour moi uniquement un acte de domination qui prend le sexe comme biais.
Carole Bouquet a d’ailleurs comparé hier DSK à un Don Juan, ce qu’il est peut-être… sauf qu’ici on l’accuse de viol.
Il me parait totalement prématuré de le traiter de violeur mais tout autant de balayer la parole de la victime présumée en la supposant, donc, consentante.

Un commentaire que j’ai beaucoup lu « avec l’argent qu’il a, pas besoin de violer, il peut payer » (chouette vision de la vie). Encore une fois, au delà du cas de DSK, un violeur n’a pas envie de sexe consensuel, sinon en effet il en chercherait.

Venons en à la victime dont France-soir fait un portrait et que relaie, bien évidemment, Le Post.  Les deux journaux se permettent de faire un description physique de la jeune femme « qu’elle avait de gros seins et de belles fesses ». On appréciera. Je vous avoue que je n’arrive même pas à trouver les mots devant cet article. Mais qui peut, à propos d’une victime supposée de viol, disserter sur son physique ?

Avant de porter plainte pour viol, on devrait toujours savoir à quoi s’attendre.

Elles verront le viol comparé à un adultère ou à une partie fine.

Elles verront leur physique commenté dans la presse .

Certains mettront en doute leur professionnalisme.

D’autres encore diront qu’il ne fallait pas être aussi jolie.

Enfin certains s’étonneront de la tenue de la victime.