24 décembre 2010. Susin High, Alcatraz scolaire perdu en pleine montagne.
Pour ces vacances de Noël, ils sont 7, 1 fille Yoon Eun Sung et 6 garçons Park Moo Yul, Yoon Soo, Choi Ji Hoon, Lee Jae Kyu, Yang Kang Mo et Jo Young Jae, à avoir décidé de rester dans leur établissement. Pas pour travailler car la rumeur veut que réviser pendant les congés porte malheur. Pas pour fuir leur famille non plus. Mais à cause d'une lettre anonyme reçue par chacun et contenant un poème dont le professeur réquisitionné, Yoon Jong Il (Jeong Sok Won), n'a pas connaissance. Aux tensions déjà présentes, va s'ajouter l'arrivée d'un inconnu, Kim Yo Han (Kim Sang Kyung)...
Le loup entre dans la bergerie. Ou plutôt le serial killer s'installe.
Dès le début du drama, une atmosphère pesante se fait sentir. Les élèves s'interrogent, se soupçonnent à cause des lettres. Qui a pu les envoyer ? Pourquoi ? Qu'ont-ils fait pour être détestés à ce point ? C'est aussi au moment des investigations que les rôles se définissent, Park Moo Yul (Baek Sung Hyun) se posant incontestablement comme le meneur. Un rôle nullement enviable car même le professeur se repose sur lui, considérant que s'il y a un problème, il le réglera. Cependant le discret Lee Jae Kyu (Hong Jong Hyeon) l'épaule durant leurs investigations et ils découvrent que tous ont une bonne raison de détester un autre élève. Yang Kang Mo (Kwak Jung Wook) ne supporte pas le violent Jo Young Jae (Kim Yeong Kwang) qui hait le comportement de Yoon Eun Sung (Esom) à son égard. Mais même les plus gentils en apparence comme Yoon Soo aka Angel (Lee Soo Hyuk) ont leur bête noire.
À côté de cela, leurs faiblesses, leur mal-être se dévoilent. Yoon Eun Sung se scarifie. Yoon Soo s'est réfugié dans le mensonge pour échapper à son milieu, à sa vie. Yang Kang Mo se cache derrière son côté bavard, voire commère. Lee Jae Kyu vit mal l'anonymat d'être un meilleur parmi les meilleurs et la solitude. Sur les 7, je crois que seul, Choi Ji Hoon (Sung Joon) se sent bien dans sa peau. Il faut dire qu'il est du genre particulièrement sûr de lui avec un intérêt presque inexistant pour son entourage. À tel point, qu'il se rappelle peu des visages des élèves avec qu'il a eu cours pendant un an. J'ai bien aimé la galerie de personnages construite, voir les caractères changer au fil des évènements. Et puis à la petite bande s'ajoute, le huitième Kang Mi Reu surnommé Mad Mi Reu (Kim Hyun Joong) resté à Susin l'école afin de régler ses comptes. Lui, il tranche singulièrement avec son côté rebelle cependant ça n'empêche pas de se montrer naïf.
Ils vont avoir besoin de toutes les forces réunies pour s'en sortir... En mettant leur débrouillardise et leur ingéniosité en commun, ça doit pouvoir se faire.
Au départ, j'avais un peu peur mais j'ai été vite rassurée par la direction prise. White Christmas porte une interrogation forte « Naît-on monstre ou le devient-on ? » et cette dernière sert de fil rouge. Cela aurait pu être un schéma du genre : un serial killer se pointe. Personne ne le sait. Il va choisir sa première victime, passer à l'acte. Les élèves vont réaliser et essayer de sauver leur peau. Je pense que si cette option avait été choisie, le drama aurait été davantage dans l'horreur, ce qui n'est pas le cas. Ici, l'installation se fait en douceur et grâce à son métier de psychologue, Kim Yo Han peut approcher les élèves. Mais je n'ai pas eu le sentiment qu'il cherchait une victime, qu'il souhaitait tuer. Il faudra une mort pour que les élèves découvrent sa dangerosité. Autant dire que la tension monte d'un cran. Trahison, haine, le petit groupe est poussé dans ses derniers retranchements. D'ailleurs, l'une des métaphores utilisée illustre parfaitement leur situation. C'est pas tout à fait mot pour mot mais : Des zèbres s'approchent d'une rivière pour boire. Sur tout le groupe, un sera sacrifié. Non loin, le lion attend le plus faible, le zèbre blessé. Qui se sacrifiera ? Derrière ces petits jeux et ses consultations, le psychologue cache son réel motif.
La narration fait aussi appel à une voix off qui va changer vers le milieu de la série. On passe du point de vue de Park Moo Yul à celui de Kim Yo Han. J'ai trouvé ça original et ça contribue à l'absence de diabolisation. Sans compter qu'il a quelque chose de sympathique. Et là, j'ai eu le sentiment d'être prise entre deux facettes. Le criminel qui a du sang sur les mains.
L'attentif qui réussit à trouver la source du mal être de certains élèves.
En fait, on ne cherche pas à faire aimer, ni détester le psy... J'ai eu l'impression que c'était à moi de choisir, de me faire ma propre idée sur ce qu'il était réellement. Cela crée une sorte de malaise quand on repense à la discussion ayant lieu lors du repas de Noël.
De nombreux twists jalonnent le drama mais cela reste cohérent et les moments de pause, plus calmes arrivent vraiment au bon moment. Même vers la fin, j'ai été encore étonnée. Une fin d'ailleurs qui m'a laissée confuse sur un point. Du côté des plans, je ne m'étendrais pas car ils m'ont tous séduite. Ceux de Angel avec son petit grain de folie, la contre plongée qui semble mettre en avant une ascension vers le ciel, les jeux avec les miroirs illustrant le monstre à deux visages, les courses poursuites qui jouent parfois avec la structure en verre, les batailles dans la neige qui apportent une touche de légèreté...
Mention spéciale pour l'OST musique classique / electro / rock ( AC/DC, Slipknot , The Pixies \O/ ! ). Par contre, au départ, j'ai cru que l'ending avec Toxic de Britney Spears était une blague... Mais non...
Et au passage voici quelques musiques que vous retrouverez Mongrel... meets his maker - DJ Shadow ; Song 2 - DJ Krush ; You, who do you hate ? - Mansun