La vie très privée de Mr Sim de Jonathan Coe

Je me présente Maxwell Sim, comme l’humoriste, 48 ans, récemment divorcé, lorsque j’ai demandé à ma femme Caroline : tu ne m’aimes plus ? Comment avoir de l’affection pour un homme qui ne s’aime pas lui-même ?  Évidemment, je  suis dépressif et en arrêt de travail. Mais je ne suis pas seul, j’ai  70 amis sur Facebook,  en ouvrant Outlook, cent trente-sept messages ! Qu’est-ce que vous en dites ? Alors comme ça plus personne ne s’intéressait à Maxwell Sim ? Comme si je n’avais plus d’amis. J’ai du mal à y croire moi-même. 

Notre antihéros se voit offert une traversé des îles britanniques pour faire la promotion des brosses à dents Guest, écologiques, manche de bois fait main,  « Le Graal de l’hygiène dentaire ». Mr Sim part pour les îles Shetland en Écosse à bord d’une Toyota Prius doté d’un GPS qu’il nomme Emma, elle possède une si belle voix, une voix qui vous disait que le monde tournait en rond, une voix qui inspire confiance. «Avec Emma pour seule compagnie, j’étais dans un cocon coupé du monde.  Non seulement je n’étais pas forcé d’interagir avec mes semblables, mais les routes étaient agencées de tel sorte que je ne les voie même pas si je n’en avais pas envie.»

C’est à travers différentes indiscrétions, courriels échangés avec sa femme sous une fausse identité,  la découverte d’un essai psychologique d’une amie d’enfance relatant un épisode de sa jeunesse, un classeur bleu appartenant à son père contenant un texte intitulé The Rising Sun. «Et surtout ces rencontres, avec des gens étranges, inattendus qui avaient tous fait quelque chose, à leur modeste échelle, qui avait changé le cours de ma vie ces dernières semaines.» Maxwell Sim découvre un univers encore inconnu. 

 Une très habile construction, un humour très anglais , un clin d’œil à la grande uniformité du modernisme, une relation père-fils peu orthodoxe, un dénouement-surprise.  On ne s’attend sûrement pas à un roman qui finit comme çà ! Un excellent roman, du Jonathan Coe à son meilleur !