S'il y a bien une pratique que le web n'a pas inventé, c'est la curation. C'est tellement évident que je me demande même s'il convient (encore) de le souligner. Qu'importe : je ne connais personne qui aime le terme, j'en connais beaucoup qui en revendiquent la pratique et j'en connais un qui n'a manifestement pas compris en quoi cela pouvait consister.
Ce qui m'intéresse, c'est de savoir qui, comment, pourquoi, enfin les questions classiques quoi.
Connaissez vous le magasine « Problèmes économiques » ? Voilà un bel exemple de « curation » bien orchestrée. Moi, décideur, passionné, j'adore lire. Articles, dossiers, livres blancs, de manière générale, tout ce qui concerne Internet, l'informatique, le web, les réseaux sociaux, le capital risque, l'environnement start-up, etc. Alors lorsque je vois en première page d'un magasine d'apparence sérieuse un dossier intitulé « La bataille des géants du numérique » et qu'en le feuilletant je m'aperçois que les articles que je vais lire sont issus d'autres éditions (à savoir Enjeux les Echos, Alternatives Economiques, Bloomberg Business Week, Wired, The Economist...), je craque, je lâche mes 4,7€. Suis-je le seul ? Clairement non.
Alors, quel modèle pour quelle valeur ajoutée ?
L'intérêt principal de la curation est d'arriver à cibler très précisément un contenu intéressant et à le mettre à disposition d'un lectorat avertit. Le principe sous-jacent demeure donc : une expertise pour cibler. Qui mieux qu'un expert dans son domaine peut cibler un contenu intéressant ?
Première question : que vend-on ? La possibilité de revendiquer et « prouver » par l'exercice l'expertise en question ? La possibilité de toucher un lectorat averti ? L'exercice en lui même ?
Seconde question : pourquoi s'adonner à la curation ? Pour revendiquer l'expertise en question ? Par pur plaisir ? Pour vendre notre sélection / relai (cf question précédente) ?
Ainsi, comme principaux modèles nous allons pouvoir trouver :
- l'éditeur de logiciel
- le distributeur / l'intermédiaire
- le « curateur professionnel »
Quelle valeur ajoutée ? Quelle offre ?
Admettons le modèle de l'éditeur de logiciel. Ce dernier met à disposition de ses utilisateurs un outil leur permettant de faire valoir leur expertise. De là, quelques possibilités d'action : on vend l'accès à l'outil, on donne l'outil et vend du conseil, des formations, etc. Du classique j'ai envie de dire.
Ensuite, il y a le distributeur. Il fédère une communauté bien spécifique et propose à des éditeurs de toucher cette communauté. Là, ça se complique. Quel est le modèle de cet éditeur ? Quelle est sa valeur ajoutée ? Finalement, que vend-il ? Car si la commission est le modèle de base d'un intermédiaire, ici, la question de la génération de trafic mérite d'être posée dans la mesure où certains ne comptent que la publicité comme source de revenus.
Enfin, le « curateur professionnel ». Exemple même du magasine « Problèmes économiques ». Je sélectionne des publications intéressantes, m'acquitte des droits d'auteurs (licence ou autre), et revend un package, sorte de dossier.
Bien sûr, il y a le méga combo : allier les deux premiers modèles. J'offre la possibilité à tout à chacun de fédérer une communauté autour de son expertise et je lui propose de relayer les contenus de personnes qui me paieront pour qu'il le fasse.
Alors, à votre avis, quel est le modèle le plus intéressant ?