Tu vois ce film là ? On The Run / Mong ming yuen yeung (1988) de Alfred Cheung Kin Ting. Tu l’as vu ? Pas encore ? Tu peux te l’imaginer ? Tu vas le voir ? Et bah ce film-là, noir et sans concession, c’est pour ça et seulement ça que je l’aime (et que beaucoup aiment). Ce cinéma hongkongais (HK, tout court) comme il se faisait dans les années 80 et 90. Ici c’est eighties et on savoure, savoure et savoure, encore et toujours.
Une responsable des stups qui va divorcer de Ming également policier est abattue dans un restaurant. Ce dernier tente de lever le voile sur son meurtre et découvre l’implication de policiers des stups. Certains d’entre eux baignent dans un trafic de drogue. Ming retrouve la tueuse mais est très vite pris pour cible par les policiers des stups qui tentent d’éliminer l’ensemble des témoins…
On The Run c’est dur. Une mitraillette qui arrose. Sans concession. L’histoire est désespérée à l’image de ses personnages aux abois à l’approche du joug que représente la rétrocession de 1997. On The Run c’est noir et violent, rythmé par une musique très eighties. Il y a de l’émotion, un certain suspense distillé dans cette nuit où suintent le glauque, le sale et le désespoir outrancier. On oublie tout espoir dans cette tension, cette pression qui montent en crescendo jusqu’au dénouement qui claque comme une balle en plein œil. Polar mélodramatique, On The Run se base sur un scénario simple, une histoire d’un aspect linéaire mais qui n’ennuie pas. Loin de là. Si l’on n’a pas à faire à une grande mise en scène (quoiqu’il faille voir certains cadres, plans et séquences montées) l’ensemble est bien mené. Cette réalisation froide est prenante, proche du cinéma d’un Ringo Lam ou d’un Kirk Wong de l’époque, un cinéma viscéral.
Et que dire des personnages et des interprétations de ce On The Run ? On adore ces « méchants ». Ces flics avec des tronches de voyous (la caricature du voyou cela va de soit), génial. Yuen Biao, l’anti-héros par excellence qui est en veut à la tueuse, pas pour avoir tuer sa femme à proprement parlé mais avoir tuée la seule personne (le seul espoir) qui pouvait le faire partir de Hong Kong (pour le Canada) avant la rétrocession ! Doublement génial. Yuen Biao justement démontre qu’il n’est pas qu’un artiste martial. La performance n’est pas exceptionnelle mais il y a un « truc » chez lui qui rend son interprétation forte et convaincante. Patricia Ha Man Jing, la tueuse froide à la cigarette thaïlandaise est parfaite. Un personnage bien écrit aussi bien dans le feu de l’action que dans des moments plus posés où elle révèle une toute autre nature. Le reste du casting est du même acabit dont quelques noms force le respect.
On The Run c’est un film HK réaliste comme on les aime. Un film culte indubitablement qui s’inscrit dans la longue liste des films HK à ne pas louper, à vivre et à revivre.
I.D.
Vous avez aimé cet article ?
Partager