Pour les experts, les chiffres publiés appellent une réaction : « les résultats renforcent la nécessité de sensibiliser et d'instruire les utilisateurs sur le fait que le logiciel téléchargé est souvent illégal, et que même l'installation d'un logiciel acheté pour un ordinateur sur plusieurs autres ordinateurs de maison ou de bureau est aussi de la piraterie. »
Si le phénomène prend de l'ampleur en Afrique centrale et de l'ouest, il se trouve que pris individuellement, certains pays enregistrent plutôt une avancée. C'est le cas du Cameroun, où le taux de piratage a baissé de 2%. Passant de 84% en 2006 à 82% en 2010. En Côte d'Ivoire, il a chuté de 82% à 79%, soit trois points de progrès et celui du Sénégal est aujourd'hui à 78% contre 81% précédemment. Cette tendance contraste avec d'autres régions africaines où l'on note, soit une évolution, soit un statu quo du niveau de piratage au cours de la même période. Selon Dale Waterman, patron de Bsa-Moyen-Orient et Afrique, « ces résultats prouvent que tandis que des progrès ont été accomplis dans certaines régions pour la réduction du taux de piratage de logiciel, il faut noter qu'il reste encore beaucoup de travail à faire. » Ce spécialiste de la question ne manque pas de vanter les bienfaits de l'usage de matériels originaux par rapport au développement : « plus nous réduisons au minimum le taux de piratage de logiciel, mieux cela sera pour les économies de la région.»
L'étude de cette année a pris également une nouvelle dimension : une enquête d'opinion publique des utilisateurs d'ordinateur visant à ressortir les attitudes et les principaux comportements sociaux se rapportant au piratage de logiciel. Globalement, l'enquête d'opinion a montré que sept utilisateurs sur dix sont favorables à l'idée qu'il est important de respecter les droits de la propriété intellectuelle et trouvent légitime que les inventeurs soient payés pour leurs inventions de sorte à les encourager à faire avancer la recherche technologique.
Un contraste est tout de même saisissant. C'est que, ces avis favorables ont été paradoxalement enregistrés dans les régions où le taux de piratage était le plus élevé. L'étude révèle également que les utilisateurs reconnaissent que les logiciels autorisés sont plus fiables. Le président directeur général de Bsa, Robert Holleyman d'affirmer : « La récente étude prouve que tandis que la piraterie continue à menacer l'économie globale, les utilisateurs comprennent clairement et apprécient la valeur de la propriété intellectuelle, particulièrement son rôle en tant que moteur de la croissance économique ».
Cette huitième étude globale sur le piratage de logiciel a utilisé une méthodologie qui incorpore 182 entrées de données discrètes dans 116 pays et régions dans le monde. En somme, l'étude globale Bsa sur le piratage de logiciel en 2010 a pris en compte la piraterie de tous les logiciels qui fonctionnent sur les Personal computer (Pc), y compris des ordinateurs de bureau, des ordinateurs portables, des ultra portables et les net book.