Tomber dans le panneau sécuritaire

Publié le 16 mai 2011 par Gommette1

Les hommes et les femmes politiques ont tendance à s’enliser dans une réalité qui les dépasse, faute de gouvernail et de talent pour naviguer surtout pas gros temps, ils s’accrochent à la bouée des sondages d’opinion et des statistiques. Ainsi en est-il du dernier avatar du gouvernement qui veut faire baisser le nombre de tués sur les routes. Louable démarche portée par le séminariste fouettard qui officie au Ministère de l’Intérieur et qui n’hésite pas à suivre à la trace la voiture-poubelles de la Le Pen, non pour la verbaliser mais pour entonner les mêmes discours populistes nauséabonds.

L’Etat sécuritaire dans lequel nous vivons entend donc statistiquement faire baisser le nombre de morts sur les routes pour afficher un bilan de fin de mandat ripoliné pour des électeurs « terrorisés » par la violence et gagnés par le repli frileux. Bien sûr, les institutions entendent nous rappeler que « l’insécurité routière n’est pas une fatalité » et elles sont dans leur rôle lorsqu’il s’agit de protéger les citoyens, mais ces institutions préfèrent manier le bâton du gendarme, plutôt que la carotte du pédagogue. Quant aux politiciens, ils considèrent l’automobiliste comme une vache à lait insouciante et dangereuse…

Dans l’esprit du séminariste fouettard : vitesse égale mort donc multiplions les radars, conducteur égal criminel donc multiplions les contrôles et cherchons tous les moyens pour le coincer. Et pour cela, supprimons les panneaux qui préviennent des flashs fixes et interdisons les avertisseurs de radars embarqués, entre autres mesures totalitaires annoncées à grand fracas médiatique.

Sauf que cette loi risque d’être difficile à appliquer, des Smartphones comme l’iPhone proposent un avertisseur de radars, les GPS mobiles ou fixes intégrés au tableau de bord aussi, il suffira de désactiver cette fonction lorsque le contrevenant verra s’approcher les forces de l’ordre. Ce d’autant qu’un gendarme ne pourra vérifier le contenu dudit GPS puisqu’il n’a pas le droit de pénétrer sans mandat dans un véhicule qui est une propriété privée. Enfin, gageons que les fabricants d’avertisseurs de radars qui entendent se mobiliser contre cette loi liberticide (une de plus !) sauront mettre au point des appareils discrets contre les mauvaises parades ministérielles. Voilà ce qui s’appelle un effet d’annonce démagogique et un pétard mouillé électoraliste.