Cela fait bientôt sept mois que je vous ai abandonné au magnifique spa de l'hôtel où j'étais descendue à l'Ile Maurice et je me rends compte maintenant que vous devez être complètement résignés à l'idée de connaître la suite de mes aventures.
Pourtant, je vous promets de me rattraper très vite, et à commencer par aujourd'hui, car mes escapades suivantes méritent également d'être racontées prochainement, étant donné que je songe déjà à la destination de mes vacances de cet été. Mais je vous en reparlerai, car j'ai besoin de vous !
Revenons d'abord dans le vif du sujet...
Après avoir passé une délicieuse journée à prendre soin de nous, nous avions décidé avec mon amie, de partir enfin à la découverte de l'ile, et ce, dès le lendemain matin. Rester à bronzer au bord de la piscine, c'est sympa, mais aller à la rencontre des gens, admirer des paysages à vous couper le souffle et se régaler dans un petit restaurant niché dans les montagnes, ça a également son charme.
Mercredi aux aurores, nous étions donc fin prêtes à nous rendre sur la côte sud ouest de l'ile, pour visiter "La Route du sel". Accrochés aux flans de la Tourelle de Tamarin, les 1500 bassins de la plus grande des trois salines de l'île Maurice, produisent durant l'été jusqu'à 20 tonnes de sel brut par jour, et environ 6000 tonnes par an. Construites au 18ème siècle, à l'époque où l'île était Française, les salines sont exploitées principalement par des femmes selon des méthodes artisanales traditionnelles rudimentaires.
Mais comment peut-on récolter le sel ? Le principe est simple : l'eau de mer est pompée et acheminée sous terre vers les bassins de tête situés en amont. Profitant de la gravité, l'eau s'écoule vers l'avale en traversant les bassins de chauffe tapissés de terre glaise. La salinité dans ces bassins est vérifiée plusieurs fois par jours. Cela permet de jouer sur la vitesse d'écoulement de l'eau pour s'assurer d'une bonne charge en sel. Cette salinité doit être parfaitement maîtrisée pour que la qualité de la production en fin de chaine soit optimale. L'eau met environ 5 jours pour arriver dans la cinquantaine de bassins de cristallisation dans lesquels sera récolté manuellement le sel. Ces derniers bassins sont en pierre pour favoriser le cristallisation et pour éviter toute pollution du sel brut qui, même s'il est particulièrement blanc, sera ultérieurement lavé puis séché.
De là, direction le lac sacré de Grand Bassin. Selon la mythologie hindoue, un ange prit de l'eau du Gange, traversa l'Océan Indien et la déversa dans le cratère d'un ancien volcan de l'Ile Maurice. Apparut alors au milieu de la forêt, un lac couvert d'une brume légère, aux eaux aussi sacrées que celles du Gange (les cheveux du dieu Shiva) : le Grand Bassin.
Crédit des quatre photos : Google
Vers fin février, lors de la grande fête de Mahâ Shivarâtri, et après un mois de jeune, des milliers d'Hindous entreprennent un pèlerinage et convergent vers Grand Bassin à pied, en portant des kanwars, arches de bambou recouvertes de papier, guirlandes multicolores et représentations de divinités. Ils forment sur les routes des processions chamarées, longues de plusieurs kilomètres. Arrivés à Grand Bassin, ils recueillent l'eau du lac et la versent sur la statue de Shiva pour l'honorer.
Crédit photo : Google
Nous nous dirigeons ensuite vers le Parc national des Gorges de Rivière Noir, situé au sud-est de Curepipe, et qui offre une vue imprenable sur l'intérieur des terres ainsi que sur la côte ouest. Malgré le brouillard et la pluie qui tombe à verses, nous en prenons plein la vue et par chance, le soleil est revenu juste après notre pause déjeuner, nous permettant ainsi de découvrir de nouveaux panoramas, et notamment celui des spectaculaires chutes d'eau et de la cascade Alexandra Falls.
Celle-ci, connue également sous le nom de Cascade de Chamarel, est alimentée par les rivières Saint Denis et Viande Salée (ça ne s'invente pas ^^) et fait environ 100 mètres de haut. Elle est plus active durant les mois de décembre à avril, en raisons des grosses pluies d'été et de la période cyclonique et elle est tout simplement impressionnante !
A quelques centaines de mètres de là se situent les fameuses Terres de Couleurs de Chamarel. Chamarel est un lieu-dit, qui possède un site naturel incroyable, composé de différentes tons allant du fauve à l'orange, en passant par l'ocre. Ces nuances sont dues à des cendres volcaniques qui ont été mises à nues par l'érosion. L'espace occupé par ces dunes de sables n'est pas très grand, mais cela ne gâche en rien cet ébloussiant spectacle offert par la nature.
Même si l'on tente de mélanger les 7 couleurs entre elles, les dunes de Chamarel reprennent automatiquement et mystérieusement leur couleur initiale, et ce, seulement après quelques heures. L'explication scientifique de ce lieu reste encore très vague. Il fut un temps où Chamarel était un haut lieu de sorcellerie, mais aujourd'hui c'est un lieu touristique incontournable et vraiment fascinant.
Et c'est sur la route du retour que la hauteur nous offre ce sublime panorama donnant sur l'Ile aux Bénitiers où certaines personnes de l'hôtel ont reconnu avoir croisé baleines et dauphins lors d'une croisière autour de l'ile.
Trêves de blabla pour aujourd'hui car il me reste encore pleins de choses à vous faire découvrir et faire durer le plaisir n'a jamais fait de mal à personne.
Excellent début de semaine à toutes et tous.