Affaire DSK : quel impact pour les marchés financiers?

Alors que l'affaire DSK s'étale à la une de tous les journaux ce matin, on peut s'interroger sur l'impact de cet affaire sur les marchés. Au delà d'être un ancien futur candidat à l'élection présidentielle de 2012, Strauss-Kahn est surtout le patron du FMI dont la tâche, en ce moment, n'a rien des affaires courantes d'une grande administration. Cette terrible affaire tombe au plus mauvais moment... pour les négociations sur la dette grecque... et donc, par ricochet pour les marchés.
Au moment où il est arrêté et conduit, comme un vulgaire malfrat, au commissariat de Harlem, DSK s'apprête à rejoindre l'Europe pour un rendez vous d'importance : discussion avec la Chancelière allemande Angela Merkel pour la convaincre de soutenir le nouveau (et sans doute pas dernier) plan d'aide à la Grèce. On le sait, les fourmis allemandes sont hostiles à renflouer les caisses des cigales grecques qui semblent, de surcroît, peu enclines à suivre la thérapie de choc préconisée par ses partenaires européens et par le FMI.   
Or si le processus de restructuration de la dette était en négociation, on ne savait pas encore quelles allaient en être les modalités : réechelonnement, "haircut", renégociation des conditions d'octroi de prêt, montant... Toutes ces modalités devront désormais être tranchées sans leur patron, remplacé au pied levé par John Lipsky, n° 2 du FMI.

Quel impact pour les marchés?
Cette nouvelle donne, le FMI sans son capitaine, est de nature à perturber des marchés déjà hésistants. A l'ouverture ce matin, le CAC 40 plonge de 1.50% sous les 4000 points et l'euro, sous la menace d'un affaiblissement de la zone euro, plonge vers les 1.40 contre un dollar.
Les ennuis ne font que commencer pour DSK
les ennuis ne font que commencer pour Strauss Kahn et la procédure, longue, risque de mettre en lumière les aspects les plus sombres de sa personnalité. on savait que les dossiers étaient prêts en cas de candidature du champion socialiste. Or ces dossiers ne sont pas grad chose face à cette nouvelle affaire qui pourrait couter à DSK bien plus qu'une non candidature. Les faits qui lui sont reprochés sont passibles de 20 ans d'emprisonement et la machine judiciaire américaine n'est pas clémente pour ce genre de faits. L'enquête sera ultra médiatisé jusqu'au point d'orgue du procès, où les faits les plus sordides seront exposés.

A qui profite le crime?
Certains poussent déjà en avant la théorie du complot. Strauss Kahnétait connu pour sa réputation de coureur de jupon et avait par le passé déjà eu maille à partir avec la justice américaine (affaire Piroska Nagy). Du terme complaisant de "tombeur" ou d' "homme à femme" dont on ricane gaiement - DSK est en cela dans la lignée d'un Mitterand ou d'un Chirac - on passe dans la presse US à celui de "pervers" et de "déviant". A l'heure d'internet, les affaires de moeurs autrefois étouffée à l'aide de quelques billets se retrouvent à la Une des quotidiens mondiaux en quelques heures.
On peut cependant s'interroger sur les circonstances. Pourquoi un homme de la stature de Dominique Strauss Kahn, 7eme personalité la plus influente du monde et pouvant se payer n'importe quelle call girl irait agresser sexuellement une femme de chambre?
Est il tombé dans un traquenard? Si oui, à qui profite le crime?
Tout ceci n'est que supposition. Si son principal ennemi n'est autre que lui-même, Dominique Strauss Kahn n'était pas spécialement apprécié des banquiers de Wall Street qui voyaient en lui un potentiel régulateur et un empêcheur de tourner en rond. Mieux encore, sa chute pourrait permettre de torpiller le plan de soutien à la Grèce, d'affaiblir voire de faire exploser la zone euro?  Conséquence : une reprise conséquente du billet vert... qui n'est pas forcément à l'avantage des Etats Unis pour raffermir une quelconque reprise.

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