La nouvelle a été si brutale, l'information si choquante au sens le plus fort de ce terme, les interrogations si nombreuses, que l'esprit s'y heurte continuellement. Mon billet sur le sens de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat attendra.
Peut-il s'agir d'un piège tendu à DSK ? L'enjeu de la présidentielle est décisif pour le pays, il l'est aussi pour l'ensemble des formations politiques et pour faire simple, il l'est tout autant pour la droite que pour la gauche. Le risque d'un nouveau 21 avril, à l'envers ou à l'endroit, garantit une campagne très tendue où tous les va-tout seront joués. La campagne de 2007 risque bien de n'apparaître que comme une répétition générale au regard des mises en scènes, des conspirations, des coups de bluff, des montages médiatiques que nous avons à craindre.
Il y a reconnaissons-le des points rocambolesques et peu crédibles dans les accusations portées. L'idée d'un guet-apens, dans un domaine où l'on sait que DSK n'est pas sans fragilités ne peut être exclue. Avouons que si une manoeuvre de ce genre était démontrée, la politique en sortirait gravement touchée et l'inspirateur du piège n'en sortirait pas moralement vivant. Rien à l'heure où j'écris ce billet ne permet d'avancer dans quelque hypothèse que ce soit.
Dans tous les cas de figure, il s'agit d'un événement triste et inquiétant. Notre pays a un immense besoin d'exemplarité, de rigueur, de confiance, non seulement en la parole mais en la personne. Besoin de confiance en la politique, d'élan, d'adhésion, d'ambitions. Rien que l'on puisse trouver dans les plis du rideau de douche du Sofitel.
Serait-ce une personnalité politique de droite, notre responsabilité serait la même et si nous devons plus que jamais faire la preuve de l'union et du sens de la responsabilité du PS, il en va de même de la classe politique dans son ensemble. De ce point de vue, la réaction de Marine le Pen a été d'une grande vulgarité ; celle de Bernard Debré ne m'a parue digne du nom qu'il est le sien. Proche ami de DSK*, Alain Juppé aurait eu beaucoup de classe de s'exprimer pour le moins en faveur de la présomption d'innocence.
Attendons. Toutes les interrogations sont possibles, toutes les réponses sont également lourdes à porter.
Michele DELAUNAY
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