Doctor who par gaiman

Par Madwill
DOCTOR WHO SAISON 6 / EPISODE 4 : The Doctor's Wife
Le Doctor reçoit un mystérieux signal de détresse venant d'un vieil ami. Après avoir suivi l'origine du signal jusqu'à un astéroïde, le doctor y rencontre une bien étrange famille.
En cherchant à élucider ce signal, le doctor va mettre Amy et Rory dans une situation périlleuse...

Gaiman auteur anglais réputé pour ses œuvres telles que Sandman s’attaque à Doctor Who. Alors cet épisode se classe t'il parmi les plus grandes œuvres du maître telles qu’American Gods ? Je peux déjà vous répondre que non.
Néanmoins, il signe une histoire plutôt bien foutue (qui semble tout droit sortie de l’ambiance des meilleurs épisodes de Russel T. Davies) et l’un des épisodes les plus réussis depuis que Steven Moffat a pris la direction de la série. Cet épisode nous montre un Gaiman qui a tendance à réussir là ou Moffat se plante depuis quelques épisodes. (Je vous proposerai pour le prochain post une émission TV autour de l’écriture de Moffat concernant ces deux nouvelles saisons et ses limites)
Il est très intéressant de noter que Gaiman lorsqu’il s’attaque à Who, l’aborde sous l’éclairage de la science-fiction alors que Moffat semble s’y refuser. Mieux encore, quand on regarde l’épisode, il nous rappelle le Doctor Mad in Tennant avec un docteur passionné, plein de sentiments, nous rappelant l’époque du Bad Wolf. A ce titre le docteur est étonné et excité de ne pas réussir à résoudre un problème. Ce détail montre bien que l’épisode avait été écrit l’année dernière, car Moffat nous a montré depuis un seigneur du temps à la ramasse incapable de conduire son Tardis et tout le temps dépassé. Après la débâcle de la semaine dernière, l’épisode semble redonner un peu de baume au cœur. Il est à noter que cet épisode était prévu pour la saison 5 et semble une parenthèse enchantée dans une saison 6 qui pour l’instant est loin d’avoir démontré toutes ses qualités. Cet épisode est bon, car il ne nous ennuie pas avec les rebondissements artificiels de cette nouvelle saison du style Rory est surement mort (son personnage reste assez raté!), Pond est enceinte et le Docteur est mort 200 ans plus tard.
En donnant corps au Tardis, Gaiman nous présente un docteur plus qu’humain. L’épisode se défend d’un point de vue esthétique et surtout on apprécie la gestion temporelle de l‘épisode. Si Moffat a tendance à trop chargé la barque ces derniers temps, Gaiman maîtrise avec maestria le déroulement temporel de son épisode. L’auteur anglais a compris une chose : il vaut mieux résoudre une intrigue que multiplier les intrigues et respecter une certaine unité de temps et de lieu quand on a 42 minutes pour écrire une histoire. (Alors qu’il devait écrire un épisode double !) Surtout pour un auteur plutôt bercé dans la fantasy, (Sandman, Stardust) il ne s’emprisonne pas dans l’univers du merveilleux. Il reprend le concept de maison hantée, mais nous en propose une relecture SF alors que Moffat utilise l’anticipation et tous les autres genres en les traitant d’une seule manière : le conte pour enfants. Par les hommages rendus aux précédentes saisons et même au Doctor Who classique, il respecte dans une histoire riche de 40 ans n’imposant pas à tout pris son univers sur le personnage du docteur.
Placer dans l’œuvre de Gaiman, cette histoire n’est pas sa création la plus originale, la plus élaborée. Mais c’est un bon épisode, bien écrit qui représente ce que l’on aime chez le docteur : c’est à dire un voyage vers l’impossible. À la différence de Gaiman, notre showrunner préféré Moffat oublie depuis trop longtemps que Who est une mythologie et non sa propre mythologie. Mais ceci est une autre histoire que vous trouverez dans la prochaine émission de Mad Will TV !
TRAILER THE DOCTOR'S WIFE by Neil Gaiman