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Pour ne pas sombrer dans l’oublie, ils ont laissé des traces de leurs origines sur les pierres qui les emmenaient au sommet d’une place devenue tristement célèbre. C’était la place du marché aux esclaves, où chaque dimanche, des hommes et des femmes, arrachés à leurs terres lointaines, sortaient des cales des bateaux pour y être vendus aux propriétaires terriens.
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Sur le ponton du port, l’endroit se prête à la méditation. C’est là que je rencontre Jeannot, un pêcheur occasionnel, qui, entendant ma prière faite au vent et au soleil, me conta une histoire.
Jeannot est un fils du pays, né à Petit Canal. Il me raconta le jour où il a fait un voyage dans le temps, touchant du doigt ses origines les plus lointaines.Quelques années auparavant, Jeannot était livreur à Paris. Un jour, alors qu’il devait effectuer sa dernière livraison dans la rue du Paradis à Paris, il lui arriva une chose étrange. Très en retard, son client fermait déjà son magasin. Après quelques excuses, il décide enfin de signer le bon de réception, soulageant ainsi Jeannot de sa dernière obligation professionnelle qui lui permettra de rejoindre sa fiancée pour le déjeuner. Jeannot remontait alors dans son camion et fermait la portière lorsqu'au bruit de celle-ci, il fut instantanément transporté dans un endroit inconnu. En l’espace d’une seconde, Jeannot se retrouvait devant une vaste étendue de sable. Prit de panique, il se crispa sur son volant, mille questions tournoyant dans son esprit. « Mon Dieu, que se passe-t-il ? Où est la rue du Paradis ? », s’interroga-t-il désorienté. De tout côté, ce n’était que désert. En face de lui, se dressait un monument qu’il décrira plus tard comme un « arc de Triomphe » planté dans le sable. Jeannot sentit la panique l’envahir. Malmené par un stress saisissant, en un flash il se retrouva à nouveau à Paris. Un clignement des cils plus tard et il revenait soudainement dans le monde qui lui était familier. Jeannot rassembla alors ses forces, ses muscles étant endoloris par la dureté de l’épreuve qui n’a duré que quelques secondes. Il descendit de son camion pour toucher le sol et se rassurer. Ses jambes flageolaient, son front perlait à grosses gouttes, son cœur battait à cent à l’heure. « Que m’est-il arrivé ? Où me suis-je retrouvé ? », se demanda-t-il hébété. C’était un jour d’automne 1992.
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C’est alors qu’un homme, ayant suivi la scène, s’approche des quatre compagnons et leur dit : « Essayer de payer que pour trois personnes ». Interloqué, le frère de Jeannot s’exécute. L’opération est un succès. Le Béninois écarte alors Jeannot du groupe et s’exclame « Il est le sacrifié ! ». Les trois associés de Jeannot s’en iront alors à l’aéroport, tandis que Jeannot sera contraint d’attendre quelques jours le temps que son frère lui fasse parvenir de l’argent qui lui permettra de régler sa note.
Nullement inquiété, Jeannot voit là l’occasion de faire du tourisme pendant quelques jours.![SUR LE CHEMIN DES ESCLAVES SUR LE CHEMIN DES ESCLAVES](http://media.paperblog.fr/i/447/4478233/sur-chemin-esclaves-L-Y3F3cL.jpeg)
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C'est non sans émotion qu'il suit la route des esclaves - « la route vers l’océan » - longue de 4 km, elle était le sentier par lequel les esclaves étaient conduits avant qu'ils ne soient jetés dans les cales des bateaux qui devaient les emmener vers leurs terres d'exils.
Peu après, Rodrigue lui propose de se rendre chez son oncle, le grand marabout[3]de la ville pour lui confectionner une amulette porte-bonheur.Une fois chez l’oncle, Rodrigue se fait sérieusement réprimander.
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Ce n’est qu’une fois passé l’arche, qu’il découvrit enfin la mer. Dans un élan de communion, il s’agenouilla sur la plage et laissa ses larmes se mêler aux vagues qui l’enlacèrent. Fortement ému, il se sent transporter dans une transe pendant une heure environ. Les habitants qui passaient par là, voyant ce monsieur qui pleurait dans la mer, le suppliait de revenir à lui le croyant au bord du malaise.
Jeannot s'en remet tant bien que mal et sort enfin de l’eau. La première question qu’il pose à Rodrigue est « depuis quand existe ce monument ? »« Ce monument a été inauguré en 1992 en commémoration de nos parents africains vendus en esclavage.
En effet, Ouidah a été l’un des principaux points d’embarquement du « Bois d’ébène » vers les Amériques. Ce monument désigne « la Porte de non retour » où des petites pirogues les attendaient afin de les amener sur les caraques amarrées au large.
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[2]L’adoration du python a commencé juste après la guerre fratricide de 1717 qui a opposé les royaumes de Danxome et des Houeda, aujourd’hui Ouidah. Face à la défaite de son armée, le roi Kpassé des Houeda se réfugie dans une grande forêt pour échapper à la captivité. Il doit alors son salut aux pythons qui barrent le chemin à ses poursuivants. Depuis lors, le roi, en guise de reconnaissance, va ériger trois cases dans la forêt et faire des pythons avec qui il passe alliance le totem des Houeda. Depuis cette époque, a lieu tous les sept ans dans le temple au « python royal » une grande fête au cours de laquelle 41 petites filles vierges vont chercher, à l’aide de petites jarres, de l’eau sacrée recueillie dans une grande jarre pour des cérémonies de purification. L’autel de la divinité se trouvant dans la plus grande des cases et servant de lieu d’invocation et de prière pour les maîtres de cultes. Quant aux deux autres cases, elles sont consacrées aux cérémonies de purification, d’exorcisme des mauvais esprits.[3] Le marabout est une personne connue pour ses pouvoirs de guérisseur.[4] Les cauris servaient de monnaie d’échange pendant la traite négrière en Afrique Occidentale. « Très recherchés des populations de la Guinée supérieure et de l’intérieur », les navires négriers ramenaient des grandes quantités de ces coquillages de l’Océan Indien à la Côte des Esclaves en échange d’esclaves.
[5] A la place du fameux arbre de l'oubli, se trouve un édifice qui porte la mention suivante: "En ce lieu se trouvait l'arbre de l'oubli. Les esclaves mâles devaient tourner autour de lui neuf fois. Les femmes sept fois. Ces tours étant accomplis, les esclaves étaient censés devenir amnésiques. Ils oubliaient complètement leur passé, leurs origines et leur identité culturelle pour devenir des êtres sans aucune volonté de réagir ou de se rebeller. cette croyance était plus destinés à rassurer les esclavagistes et les rois du Dahomey, auteurs des razzias, contre un retour éventuel des âmes vengeresses des esclaves qu'à effectivement faire oublier aux esclaves leur passé.