Comme tous les ans depuis maintenant 7 ans, la plupart des musées français proposaient le 14 mai une ouverture nocturne gratuite, et organisaient des animations afin d’attirer le grand public.
Au musée de Bretagne à Rennes:
Le programme annonçait des animations sur le thème du Moyen-Age, en partenariat avec deux écoles d’escrime. Dès l’entrée dans le hall du bâtiment, un chevalier adoube les enfants un par un, pour le plus grand plaisir des petits garçons tout fiers de tenir une épée entre leurs mains. Arrivé sur le plateau du musée, l’on tombe nez à nez avec un bouffon proposant des parties de cartes.
Tout au long du parcours des collections permanentes du musée, qui retrace l’histoire de la Bretagne de la préhistoire à nos jours, sont disséminés des intervenants costumés proposant des explications sur différents thèmes médiévaux. On peut ainsi en savoir plus sur la nourriture au Moyen-Age en face de sculptures romaines, ou sur l’attaque des Châteaux Forts en sortant de la partie consacrée à la Bretagne pendant les deux guerres mondiales. Cette disposition permet de répartir le public dans tout l’espace du musée, mais beaucoup de visiteurs se contentent d’aller d’un stand à l’autre, sans tenir compte de l’anachronisme des objets alentours. A chaque arrêt, l’on trouve également une fiche récapitulative sur le sujet présenté, avec au dos la description d’un objet du musée s’y rapportant.
La déambulation dans les collections est donc à la fois instructive et accessible, même si la présence du chevalier et du bouffon laissait présager une visite-spectacle sans grand fondement scientifique.
Par C.M. Et A.D.
Musée des Beaux-Arts de Nantes :
A l’entrée, on reçoit un dépliant nous indiquant les lieux et salles des animations. Le personnel du musée nous informe également que l’exposition en cours est visitable et est intégrée aux festivités de la soirée.
Les animations sont diverses de la simple visite au concert électronique. Des visites flash sont organisées, présentant en quelques minutes les principales œuvres des collections permanentes. On trouve également toute une médiation autour de l’exposition en cours « Le Théâtre des Passions » : poésie, textes contemporains et répliques théâtrales donnent une approche originale des principaux thèmes de l’exposition, le théâtre, la mythologie et la passion. Des concerts (électronique, guitare, vocaliste…) sont également proposés dans différentes salles du musée, donnant une atmosphère toute particulière aux œuvres qui les entourent. On retiendra des visites spéciales à destination des publics malentendants et sourds, ainsi que des visites « à la lampe torche », plongeant la salle dans l’obscurité, à la recherche des secrets des œuvres. Enfin, le musée propose des ateliers en famille, des confrontations d’œuvres d’époques et styles différents et des regards croisés entre œuvres et l’Espace (en partenariat avec l’Observatoire du C.N.E.S.).
Le musée des Beaux-Arts de Nantes s’est donc axé sur une médiation instructive et précise, destinée à un public non spécialiste de l’histoire de l’art, mais qui ravira les connaisseurs.
Par C. S.
La nuit des musées, c’est pour les citadins me direz-vous ! Nantes, Rennes, Paris, Bordeaux, les musées de ces grandes villes offrent chaque année de multiples animations et de nouvelles propositions de médiation à l’occasion de cette soirée spéciale.
Mais qu’en est-il des « petits musées », à la campagne, sans budget spécifique pour cette manifestation ?
Le Musée Auguste Grasset situé à Varzy (campagne nivernaise, en Bourgogne) propose ce 14 mai de se dévoiler en chanson. Deux petits concerts acoustiques ponctuent la soirée. Le groupe Capitainedes mots : deux guitares, une voix, ravit le public en interprétant des chansons issues du patrimoine national.
Le hall du musée est rempli pour les deux sessions, une ambiance intimiste et chaleureuse s’en dégage. Entre ces moments musicaux, c’est l’occasion de déambuler dans l’exposition temporaire dédiée à Rex Barrat (peintre nivernais), et dans les collections permanentes (faïencerie, collections extra-européennes, salon de musique…). Une collation est proposée à l’ensemble des visiteurs, c’est le moment d’échanger autour d’un verre, d’évoquer le musée, ses projets …
Ici, l’enjeu de la soirée n’est pas de proposer la meilleure animation qui soit, la plus spectaculaire ou la plus innovante. L’enjeu est ailleurs. Il s’agit de réunir les habitants d’une commune rurale, les gens de passage, autour du Conservateur, des amis du musée, du maire, et de faire de cette soirée un moment de vie où le musée devient le lien entre tous.
Par An B.