Maman s'était trompée. L'amour, ce n'était pas seulement comme un soda qui pétille. L'amour vous transformait en la personne la plus belle et la plus merveilleuse du monde. Mais ça ne se voyait pas de l'extérieur.
Extérieurement, j'étais la bonne vieille Semla, tout comme avant. Hormis ce sourire ridicule. Par contre à l'intérieur, il y avait une nouvelle personne, secrète, que nul autre que moi ne connaissait encore.
Semla a douze ans, elle est une enfant de divorcés heureuse (comme elle dit), son meilleur ami s'appelle Gordon, c'est un original qui n'a pas peur du ridicule, de plus il est très intelligent et il sait danser le rock. Semla adore aussi son petit frère, même si celui-ci confond le placard à chaussures avec les cabinets de toilette depuis que ses parents vivent séparés dans des maisons qui se ressemblent, sauf que tout est inversé et cela chamboule le garçon. Chez son père, les baby-sitters défilent, ainsi que les petites copines qui travaillent au cirque, parce que "papa a du succès". C'est le plus petit de la classe mais c'est lui qui porte les plus grandes chaussures - Semla est plutôt fière - mais un grave problème semble le toucher car ses pieds rapetissent. Pour quelle raison ?
Qu'est-ce que ça fait du bien de lire un roman aussi drôle, simple, assez franc et culotté (on pratique le jeu de l'amour, on s'embrasse avec la langue, on montre aussi sa poitrine, on porte son premier soutif et on gère les premières règles). Pourquoi s'en offusquer ? On y parle donc des problèmes de la vie quotidienne avec humour et légèreté, en s'attachant beaucoup aux personnages (Semla est une adolescente saine et équilibrée, heureuse et satisfaite d'être elle-même). Toutes les minettes de 12 ans (environ) devraient le déguster car un optimisme fou s'en dégage ! D'autres livres devraient suivre, ce qui est une excellente nouvelle.
Pourquoi mon père porte de grandes chaussures (et autres grands mystères de ma vie) par Moni Nilsson
Bayard jeunesse (2011) - 126 pages - 9,90€
traduit du suédois par Annelie Jarl Ireman et Jean Renaud