En complément de mon coup de gueule de Jeudi dernier sur le délire répressif routier gouvernemental, quelques initiatives, certaines malheureuses, d'autres à saluer :
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La répression est son métier - Sans attendre que les annonces gouvernementales ne soient validées parle moindre acte législatif, le préfet du doubs*, un certain Christian Decharrière, a fait supprimer un panneau d'annonce de radars, et ce visiblement en accord avec Claude Guéant si la presse ne se trompe pas. Et comme par hasard, c'est le radar le plus "rentable" du département qui a été visé par la permière mesure de dépose.
Les préfets sont censés APPLIQUER LA LOI, et pas réagir le doigt sur la couture du pantalon à ce qui ne sont encore que des ANNONCES consécutives à un comité interministériel qui n'ont pas encore été validées par un acte législatif.
Monsieur le préfet, en accord avec son ministre de tutelle, a donc pris une décision entachée d'illégalité, ce qui à tout le moins devrait valoir sanction, ainsi qu'au ministre qui a accepté de cautionner cela, à moins qu'il n'est été donneur d'ordre. M. Decharrière, tout sourires, s'est d'ailleurs lourdement félicité de sa réactivité au journal télévisé de TF1 Samedi soir, affirmant que ses actions n'étaient en rien illégales. On verra bien. Ce monsieur, que sa fonction protège sans aucun doute de tout risque de PV en cas de vitesse excessive lorsqu'il n'est pas conduit par son chauffeur, semblait ravi de la mauvaise farce qu'il a faite à des milliers d'utilisateurs de la route.
Les citoyens ont ils encore des droits démocratiques ? Des mesures manifestement très susceptibles de les affecter au quotidien méritent-elles d'être débattues par notre parlement ? Non, rien à cirer de la démocratie et de ces cons de français : le ministre décide, le préfet exécute, tel le bon chien-chien à son mé-maître, et les automobilistes, qu'ils se taisent et paient !
L'article de Caradisiac que je cite en lien, et repris par de très nombreux sites, parle d'un acte de lèche bottisme. Le terme est faible. Le poblème va à mon avis beaucoup plus loin qu'une caresse linguale de l'arrière-train d'un ministre de tutelle. L'histoire a montré que, par le passé, ce besoin de plaire à ses maîtres, cette servilité poussant à la totale soumission de la part d'hommes recevant d'un état central le droit d'exercer une parcelle d'autorité, avaient conduit nombre d'alter ego de M. Decharrière, en France et dans le monde, à commettre en toute bonne conscience des actes criminels, sans le moindre scrupule, parfois en sur-enchérissant sur les ordres reçus. Simplement, les circonstances de l'époque ont fait que les instructions données ont été plus lourdes de conséquences (un exemple célèbre de servilité mortelle).
Au delà du "fait divers", l'acte du duo Guéant-Decharrière doit nous interroger sur les risques que l'excès des pouvoirs confiés à l'exécutif et à ses courroies de transmission locales font peser sur d'honnêtes citoyens que l'arbitraire de la force publique peut à tout moment aggresser, voire détruire. Il sera intéressant de voir si, dans les prochains jours, les maigres contre-pouvoirs prévus par notre constitution en cas d'abus manifeste d'autorité publique sont encore en mesure de jouer ce rôle.
* Dernière minute : il semblerait que le préfet de seine-maritime ait lui aussi devancé les prescritptions législatives et ait agi de même, mais je n'ai pas le courage d'aller chercher confirmation à une heure du matin...
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Répression routière - Selon Yves Danio, du syndicat Unité SGP Police, dans Metro France:
La politique du chiffre dénoncée par certains est-elle aussi en cause ?
Oui. On nous demande de faire du chiffre, alors que nous devrions lutter contre les infractions. On se place aux endroits où ça marche le mieux, sur des lignes droites où le danger est faible. La vitesse n’est pas contrôlée sur les emplacements véritablement à risque.
Voilà qui replace la décision du préfet Decharrière sous une lumière quelque peu différente de ses justifications officielles: aujourd'hui, la politique nationale de sécurité routière semble d'abord destinée à n'être qu'un outil d'extorsion des cochons de roulants.
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Répression routière, bis - Selon le syndicat de policiers municipaux SIPM (passages en gras par moi même):
Pire nous allons créer des délinquants : en effet le projet de plus de 50 KM/H seront désormais des délits et non plus des contraventions . Clairement si un usager de la route est sur une route limitée à 110 KM/H, qu'il roule à environ 120 , que la vitesse est subitement limitée à 70 km/h il risque non seulement 3750 euros d'amende mais également 3 mois de prison , ce qui signifie une inscription sur le casier judiciaire avec toutes les conséquences pour la vie professionnelle qui en découlent . A ce train là , nous nous demandons si la peine de mort ne sera pas bientôt rétablie en cas de franchissement d'un feu rouge fixe , ou la perpétuité en cas d'oubli de la ceinture de sécurité . Cela serait dissuasif non ?
(...)
Français, c'est un syndicat de policiers qui vous le dit : nous ne voulons pas créer de délinquants fictifs quand tant de délinquants avérés sont dans la nature . Vos libertés fichent le camp sous la pression d'associations extrémistes et vos libertés, théoriquement, nous sommes chargés de les protéger . (...) Nous sommes devenus policiers pour protéger les citoyens, quitte à sévir. Mais il y a des limites à ne pas franchir .
Bravo à ce syndicat de policiers qui ose dénoncer la paranoïa routière gouvernementale, et qui met le doigt sur LE problème numéro un de la politique routière en France: une politique qui fabrique à la chaîne des délinquants sans victimes.
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Résistanza ! - La fédération française des Motards en Colère appelle à manifester le 18 juin, date on ne peut plus symbolique. Résistons à la tyrannie anti-automobilistes gouvernementale. Tous dans la rue le 18 Juin ! - Voir l'appel de la FFMC
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Répression routière : Signez et faites tourner !
Signez et envoyez à votre député la pétition de "40 millions d'automobilistes" (même si, pour ma part, j'aurais mis d'autres arguments en avant, mais bon...). MOBILISATION !
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Répression routière: Signez et faites tourner, deuxième !
Pétition contre l'interdiction des avertisseurs de radar communautaires: déjà 20 500 signatures à l'heure où j'écris ces lignes. Pourquoi pas vous ?
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Rappel : Argumentaire anti pensée unique en matière de sécurité routière :
"Sécurité Routière: échapperons nous un jour à l'arbitraire répressif ?"
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