Chronique du lundi 16 mai 2011.
Clermont et Montpellier ont remporté leur match de barrage pour atteindre les demi-finales. Pourtant, au vu de la première mi-temps de chaque match, c’est plutôt Biarritz et Castres qui auraient dû passer. Explications…
Biarritz s’est arrêté de jouer :
Les Biarrots peuvent ne s’en prendre qu’à eux-mêmes, plutôt que de vouloir reprocher à l’arbitrage leur défaite. Les Basques avaient réussi une première période parfaite en marquant 2 essais en contre mais aussi, ô surprise, en réussissant à déployer un jeu complet capable de déstabiliser la défense. Cette première mi-temps, à quelques scories près, auraient même pu servir de référence pour cette équipe car, pour la première fois face à une équipe de gros tonnage, Biarritz a été capable de mettre en place un jeu complet plutôt que de se contenter de contrer son adversaire. 17 à 3 puis 17 à 6, le coup était parfait et Clermont sonné.
La 2ème mi-temps a, bien sûr, vu une réaction Clermontoise. C’était logique et attendu. Biarritz a d’abord su s’appuyer sur ses forces habituels, organisation et défense, qui ont bien tenu jusqu’à l’heure de jeu et une erreur d’inattention qui coûtait cher au moment même où Balshaw prenait un carton jaune. Défendre à 14 en menant 17 à 6 face à un adversaire stérile n’est pas la même chose que de devoir jouer la peur au ventre, face à une équipe qui vient de marquer, revient à 4 points et retrouve l’espoir.
Le problème Biarrot en 2ème mi-temps, c’est qu’ils ont laissé le ballon et l’initiative du jeu à Clermont. Les Auvergnats avec un peu de chance et beaucoup d’opportunisme et de rage ont su en profiter pour refaire leur retard et finir par prendre le large. Il est normal que les Clermontois aient dominé la 2ème mi-temps, la frustration d’une première mi-temps ratée a donné la détermination de réagir. Il est normal, aussi, que les Biarrots aient voulu battre leur adversaire uniquement grâce à leur défense car cela a été leur principal point fort cette saison. Mais, au vu de la 1ère période, les Biarrots avaient trouvé la solution pour secouer leur adversaire : mettre la main sur le ballon et multiplier les temps de jeu pour mettre à la faute une équipe Auvergnate loin de maîtriser son sujet. Si les Biarrots avaient pu capitaliser sur quelques ballons supplémentaires pour déplacer le jeu, tenter de déstabiliser la défense et surtout continuer à faire douter un adversaire qui courrait le vide, la victoire aurait certainement été au bout. Mais, malheureusement pour les Basques, il est difficile de changer son jeu comme cela, en fin de saison, alors que la tactique employé tout au long de la saison a été de se contenter d’etouffer ses adversaires par sa présence physique et sa défense. Mais, face à un adversaire comme Clermont, ce jeu restrictif ne pouvait suffire…
Castres s’est suicidé :
Que de fautes, que de fautes ! Ce n’est pas possible d’arriver à ce moment de la saison, après avoir brillamment joué les premiers rôles, et de rater autant un match. Les Castrais ont, pendant plus d’une heure, démontré qu’ils étaient les plus forts, notamment grâce à un pack royal aussi bien en mêlée, en touche et dans l’engagement, au moins jusqu’à la sortie de la 1ère ligne. Avec une telle domination, les Tarnais avaient largement les moyens de l’emporter et de tuer le match. Il suffisait de garder la maîtrise sur le ballon, de continuer à mettre au supplice un pack adverse en pleine souffrance et les occasions de marquer les points seraient venues toutes seules. Le problème, c’est qu’il y avait toujours une faute pour remettre en cause la marche en avant.
Plus que les loupés de Romain Teulet, c’est les fautes de Mathieu Bonello qui coûtent le match aux Castrais. Au moins 6 points offerts au buteur Montpelliérain plus un carton jaune, c’est énorme. Le talonneur a plus de responsabilité dans la défaite que le buteur car, sans les fautes du premier, le second ne se serait jamais retrouvé à jouer, sur un coup de pied, le destin de la rencontre. D’autant plus que le niveau de ces fautes était digne de Fédérale pas d’un match de Top14. Quand Toulouse est battu par le Leinster en concédant trop de pénalités, c’est parce que l’adversaire prend le dessus physiquement et dans le jeu, mettant sous pression des joueurs Toulousains qui, à un moment donné, n’ont plus de solutions. Mais que dire des Castrais qui, eux, dominent physiquement de la tête et des épaules ? Qu’ils manquent d’intelligence ? Certainement. Qu’ils ne sont pas prêts à jouer le titre ? Malheureusement, oui. Quand on perd une rencontre de cette façon, après l’avoir largement dominée, il n’y a pas d’autre constat à faire…
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