Du bruit, des costumes et des parades.

Publié le 15 mai 2011 par Chevalierbrigand

Il n'existe pas de théâtre de l'ancien Monde Romain qui soit arrivé jusqu'à nous dans un état de conservation plus remarquable que celui d'Orange.



Ce qui vous frappera de prime abord, c'est la masse. La façade est un véritable rempart, les portes voutées paraissent des entrées de prisons. Tel quel, cet édifice était en harmonie avec son milieu et devait fort bien convenir à ces rudes Cavares romanisés, aux plaisir desquels il était destiné.

L'ensemble est fort imposant, le grand mur de la scène est debout, presque intact. Construit de blocs énormes, il a résisté au temps. La masse entière subsiste, et il n' y manque que les revêtements décoratifs d' autrefois.



Adossé a la colline, la partie réservée au public est taillée dans la roche et pouvait accueillir de 6000 à 10 000 spectateurs. La scène était recouverte d' un toit en charpente, et un immense « velarium » que l'on tendait et promenait graduellement au-dessus des spectateurs, suivant la marche du soleil, au moyen de cordages attachés à des mâts décoratifs plantés de distance en distance au couronnement de l'édifice.



Le public avait besoin de repaitre ses yeux et ses sens; il lui fallait du bruit, des costumes et des parades. Les représentations ne furent que des féeries à grand spectacle, des exhibitions d'animaux de tous pays, et des combats ensanglantés. C' étaient d' abord des baladins et des équilibristes, des bateleurs et des bouffons, des danses mimées et enfin et toujours du sang.



La joie du peuple débordait alors; en proie à une surexcitation allant jusque au délire, le théâtre envahi par les courtisanes, les bête féroces et les gladiateurs, n' était plus qu'une succursale de l' amphithéâtre et du cirque, avec cet avantage très apprécié que l' on y voyait mieux et de plus prés.

Fascinante et surprenante, la visite du théâtre d'Orange vous invite à un fabuleux voyage dans le temps.