Strauss-Kahn, c’est fini !

Publié le 16 mai 2011 par Abelcarballinho @FrancofoliesFLE

  • Dominique Strauss-Kahn inculpé pour agression sexuelle
  • Dominique Strauss-Kahn arrêté pour agression sexuelle

M. Strauss-Kahn « a été inculpé d’agression sexuelle, de séquestration de personne et de tentative de viol, sur la personne d’une jeune femme de 32 ans dans une chambre d’hôtel à New York », a annoncé aux journalistes Ryan Sesa, porte-parole de la police à Harlem (nord de Manhattan). Le patron du FMI nie tous les faits qui lui sont reprochés et va plaider non coupable, a toutefois indiqué à l’AFP son avocat à Washington, William Taylor.

DSK, c’est fini. Sa campagne pour le parti socieliste en France s’est brutalement achevée avant même d’avoir démarré. Par Joëlle Meskens,  envoyée spéciale de lesoir.be  à Paris

Celui en qui la gauche voyait l’homme providentiel, celui que les sondages donnaient gagnant depuis des mois ne sera pas le prochain président français. Et vraisemblablement, pas même le challenger de Nicolas Sarkozy. Quelles que soient les conclusions de l’enquête américaine, Dominique Strauss-Kahn sera bien trop affaibli dans toutes les hypothèses pour donner encore à son camp l’espoir de le conduire vers la victoire.

Ces derniers jours, l’affaire de la Porsche n’en finissait plus de faire couler de l’encre. Mais ce péché de mauvais goût apparaît bien innocent aujourd’hui au regard de la faute reprochée à l’ancien ministre. Gardons nous de juger sur les faits. Rien de précis, à ce stade, n’est encore établi et DSK reste, comme tout justiciable, présumé innocent. En revanche, l’affaire exhume une réputation qui n’était depuis longtemps qu’un secret de polichinelle pour la classe politique et journalistique. Les médias français avaient levé le voile sur son comportement envers les femmes, il y a trois ans, à l’occasion de l’affaire Piroska Nagy, du nom de cette ancienne salariée du FMI avec laquelle l’homme de Washington avait eu une aventure. La presse étrangère avait été plus loin dans les révélations en évoquant divers témoignages faisant état de gestes, de mots déplacés ou de drague « très appuyée ».

Si chaque candidat a son point faible, celui de DSK est incompatible avec les fonctions qu’il voulait briguer.

Les cartes sont soudain rebattues. A qui profitera la nouvelle donne ? « Ca doit être la fête à l’Elysée «, entend-on ici et là. Voire. Nicolas Sarkozy perd peut-être l’un de ses adversaires les plus redoutés, celui qui pouvait mordre sur l’électorat du centre droit. Mais on se rappellera que c’est le chef de l’Etat français qui a propulsé DSK à la tête du FMI. L’affaire qui éclate aujourd’hui ternira l’image de la France sur la scène internationale et affaiblira indirectement son président. « François Hollande doit se réjouir », commente-t-on ailleurs. Certes, l’ancien premier secrétaire du parti socialiste, qui battait la campagne depuis des mois en grignotant des points dans les sondages, peut penser son heure venue. Mais la nouvelle donne va aussi conduire son ancienne compagne à se repositionner. Ségolène Royal n’a jamais voulu abdiquer. Martine Aubry, elle, va devoir redéfinir sa stratégie. Le pacte qu’elle avait conclu avec DSK (ne pas gêner celui qui est le mieux placé) est caduc. Mais la priorité pour elle sera sans doute de garder la maison. Elle est désormais la gardienne d’un parti frappé par une nouvelle crise.

Bien qu’elle s’en défende et s’apitoie sur l’image de la France, Marine Le Pen pourrait bien être celle à qui profite le scandale. On se souvient qu’elle avait réussi à créer une affaire Frédéric Mitterrand, à l’automne 2009, en exhumant des passages d’une autobiographie pourtant ancienne du ministre de la Culture. Elle n’est pas en reste aujourd’hui et raconte qu’elle avait elle-même dû un jour souffrir de propos déplacés de DSK sur un plateau de télévision.

... à suivre

L'avis de Vidberg :  Les socialistes prudents après l’inculpation de DSK

par  Vidberg. Le Monde