De l'eau pour les éléphants - My Review

Publié le 15 mai 2011 par Andersonmother

Synopsis (AlloCiné) : 1931, période de Grande Dépression aux Etats-Unis. A la suite d'une tragédie familiale, Jacob Jankowski (Robert Pattinson), un jeune étudiant en école vétérinaire, se retrouve subitement plongé dans la misère et rejoint par hasard un cirque itinérant de seconde classe. Il se fait accepter en échange des soins qu’il pourra apporter aux animaux et ne tarde pas à tomber sous le charme de la belle écuyère Marlène (Reese Witherspoon). Elle est l'épouse du directeur du cirque (Christoph Waltz), un être d’une rare violence et totalement imprévisible. Derrière la beauté et la magie des spectacles, Jacob découvre un univers impitoyable et miséreux. Lorsqu’une éléphante rejoint le cirque, Marlène et Jacob se rapprochent l’un de l’autre et préparent un nouveau spectacle qui permet un temps de renouer avec le succès. Mais leurs sentiments deviennent de plus en plus perceptibles et sous les yeux d'August, cette histoire d'amour les met irrémédiablement en danger.
C'est l'adaptation du roman homonyme, écrit par Sara Gruen pendant le National Novel Writing Month (un concours littéraire qui consiste à rédiger un roman de 50 000 mots en un mois seulement).

Je me suis intéressé premièrement à ce film pour deux raisons. Premièrement l'époque à laquelle l'histoire prend place, les années 30 (période que j'adore) et le milieu du cirque. Deuxièmement, le fait que Robert Pattinson avait le rôle titre. Oui, j'assume, j'apprécie cet acteur et cela depuis Harry Potter and the Goblet of Fire. Comme beaucoup de demoiselles à travers le monde, j'ai succombé, dans une juste mesure, de nouveau à son charme dansTwilight. Même si je trouve que la saga ne rend pas justice à son jeu, comme à l'ensemble du cast vampirique, occupé à rester de marbre. Je commençais d'ailleurs à avoir des doutes sur ses quelconques talents d'acteur quand je l'ai redécouvert dans Remember Me qui m'a beaucoup touché. J'avais expliqué à l'époque les raisons qui me laissaient à penser que ce jeune homme avait de l'avenir, loin de l'image stéréotypé que Hollywood essayait de lui coller. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il sait s'entourer, que se soit ici aux côtés de Reese Witherspoon et Christoph Waltz, ou prochainement Uma Thurman, Kristin Scott Thomas et Christina Ricci dans Bel Ami, ou encore Cosmopolis le prochain Cronenberg, excusez du peu, avec Juliette Binoche, Paul Giamatti, Mathieu Amalric, Samantha Morton et Jay Baruchel.

Pour en revenir à De l'eau pour les éléphants, le film aurait dû plutôt s'appeler Du whisky pour... vue la quantité monstrueuse donnée à la pauvre Rosie, l'éléphante, durant l'histoire pour l'aider à supporter les sévices d'August, le patron tortionnaire du cirque.De plus, le synopsis et les bande annonces ne retranscrivent pas au mieux le véritable intérêt du film. Ils sont trop centrés sur la relation amoureuse de Jacob et Marlène. Or, le véritable intérêt du film est l'atmosphère, le quotidien d'un cirque itinérant durant la grande dépression. On découvre et apprends à aimer avec le héros ces gueules cassées et on découvre le fossé fracassant entre la vie sur scène pleine de paillettes et de sourires artificiels et les horribles traitements que August inflige à ces semblables aussi bien animaux qu'humain, allant jusqu'à balancer hors du train en marche la main d'œuvre "superflue". Ce film m'a rappeler le classiqueFreaks (1932) qui était allé encore plus loin à nous montrer comment ces directeurs de cirque sans scrupule faisaient de l'argent sur la difformité de certains de nos semblables. Ici le film traite de la brutalité infligé aux animaux par le biais de la charmante pachyderme Rosie. D'ailleurs la grande force du film est la jolie relation qui l'uni au personnage de Pattinson. L'une des plus belles scènes du film est lorsque Jacob, de retour d'un dîner mouvementé avec Marlène et August, rentre aux côtés de Rosie et s'endort contre elle (photo ci-dessus). Le contraste des genres, entre le frêle humain serré à quatre épingles et le gigantesque animal. Magnifique. L'acteur a adoré joué avec l'animal, et cela se voit à l'écran. Ceci est la GRANDE HISTOIRE D'AMOUR du film.

Parmi les très jolis moments du film, il y a l'arrivé de Jacob qui part à la découverte du cirque, traversant le chapiteau et découvrant les différents animaux, puis plus tard le personnage de Marlène qui s'entraîne avec ses chevaux. La scène de ce numéro est de toute beauté. Le cheval blanc est magnifique. Et le voir souffrir, puis assister à l'exécution vous fend le cœur. D'ailleurs, voir Jacob ému aux larmes tout au long du film pour ces animaux ne peut laisser insensible. Surtout durant la scène où August bat la pauvre Rosie sous les yeux horrifiés et impuissants de sa femme et du jeune homme.Enfin, la scène d'amour entre Marlène et Jacob est également très belle. Les dialogues sont alors mis sous silence et agrémentés de la très belle musique de James Newton Howard qui nous berce d'ailleurs tout au long du film. Je ne me lasse d'écouter encore et encore la BO via le site MusicMe.com qui est d'ailleurs bien plus fournis que Deezer.

Pour ce qui est du reste des acteurs. Reese Witherspoon est fidèle à elle-même et ses scènes de numéros avec les animaux sont magnifiques. Celle avec les chevaux est emplie de grâce et de beauté immaculé. Celle avec Rosie est tantôt drôle, tantôt gracieuse, tantôt dramatique notamment quand cette dernière s'emballe et Marlène rattrape la situation avec maestro. Superbe. Néanmoins, j'ai eu un peu de mal avec le personnage à cause de l'interprète et plus particulièrement son sourire que je trouve toujours aussi ridicule. De plus, j'ai eu un peu de mal à adhérer à son couple formé avec Pattinson. Dix ans les sépare et donc j'avais beaucoup de mal à me sentir touché par leur romance.

Christoph Waltz récolte quant à lui du rôle difficile du Monsieur Loyal à la double facette. Certes, c'est un grand acteur mais je trouve que depuis son interprétation magistrale dans Inglorious Basterds où il a littéralement éclipsé tout le reste du casting, il n'a pas su trouver un rôle à sa juste mesure. Il est quelque peu poussif. Néanmoins il reste un acteur de choix et un adversaire redoutable face au jeune premier Pattinson qui peu parfois manquer de charisme face à Waltz, bien qu'il s'en soit sortie beaucoup mieux que je ne l'aurais cru.

Enfin, c'est avec bonheur que j'ai retrouvé Hal Holbrook, ce généralissime acteur de 86 ans qui est toujours aussi attachant. Après l'avoir découvert en papy adorable qui prend sous son aile le héros de Into the Wild, et retrouvé avec joie dans la série Sons of Anarchy dans le rôle du père de la matriarche Gemma, voici que nous le retrouvons ici dans une version plus ridé de Jacob. Il permet de faire le lien entre le monde du cirque d'aujourd'hui et d'alors. L'acteur a cette bouille toujours aussi adorable qui fait que l'on aime son personnage instantanément. C'est également l'occasion de revoir Paul Schneider (II) (Lars and the Real Girl, Esprit de famille, Away We Go, Bright Star et la série Parks and Recreation) dans un rôle hélas trop modeste.
Jacob: I don't know if I picked that circus. But something told me that circus picked me.
Francis Lawrence dirigeant ses acteurs Pattinson et Witherspoon.
En bref, je ne peux que vous conseiller de voir ce film. Il est aussi beau visuellement que l'histoire est passionnante. Vous plongez avec plaisir dans le début des années 30 au gré de la narration de Jacob Jankowski/Robert Pattinson et découvrez un pays au gré des chemins de fer. Chaque reconstitution, chaque costumes sont superbes. Les acteurs sont au diapason avec leur collègues à quatre pattes. Un beau pamphlet au respect des animaux qui ont trop été maltraité par l'humain, par le passé mais aussi hélas encore aujourd'hui. Vous sortez du film en ayant un regard différent sur ces énormes pachydermes et en étant d'autant plus critique à l'égard du genre humain qui se considère hélas trop souvent supérieur aux autres espèces de notre chère planète terre.
Francis Lawrence et Robert Pattinson.Robert Pattinson et Christoph Waltz, face caméra.