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Critiques en vrac 43: De l’Eau pour les Eléphants – My Soul to take – Attack the Block

Par Geouf

De l’Eau pour les Eléphants (Water for Elephants)

Critiques en vrac 43: De l’Eau pour les Eléphants – My Soul to take – Attack the BlockRésumé: 1931. Alors que la Grande Dépression a frappé durement l’Amérique, un drame plus intime frappe le jeune Jacob (Robert Pattinson) : ses deux parents meurent dans un accident de voiture. Effondré, il ne passe pas son diplôme de vétérinaire et prend la route. Il se retrouve embauché dans un cirque ambulant, géré par l’instable August (Christoph Waltz). Jacob ne tarde pas à se rendre indispensable en s’occupant des animaux de la troupe. L’acqusition par August d’un éléphant apprivoisé va le rapprocher de la femme de celui-ci, la belle Marlena (Reese Witherspoon)…

Avec De l’Eau pour les Eléphants, Francis Lawrence (Constantine, Je suis une Légende) abandonne le registre du fantastique pour virer totalement de bord et s’atteler à la réalisation d’un drame romantique flamboyant. Et cette reconversion lui réussit grandement, puisque ce troisième film est de loin son meilleur.

De l’Eau pour les Eléphants est en effet un beau film, classique dans le meilleur sens du terme. Avec ce film, Francis Lawrence parvient à retrouver le souffle romantique des grandes épopées d’antan. Il faut dire que le milieu du cirque qui sert de décor au film aide grandement à la magie de celui-ci. On sent la fascination du réalisateur pour cet univers si particulier (la très belle scène de la montée du chapiteau), ses artistes (un peu sous-exploités malheureusement) et ses merveilles. Toutes les scènes impliquant l’éléphant Rosie sont des beaux moments d’émotion, parfois même plus que lors des moments intimes entre les deux amants. Robert Pattinson réussit avec élégance à s’extirper enfin du carcan Twilight et déploie un jeu beaucoup plus convainquant que dans la saga vampirique niaiseuse. Face à lui, Reese Witherspoon resplendit de fraîcheur et de beauté, à la fois frêle et magnifique lors des scènes sous le chapiteau. Dernier côté de ce triangle amoureux, Christoph Waltz compose une fois de plus un méchant d’anthologie, détestable à souhait tout autant que pitoyable. Seul (gros) bémol à l’enchantement procuré par le film, le happy end final, niaiseux à souhait vient quelque peu gâcher la bonne impression laissée par cette jolie histoire d’amour.

Avec De l’Eau pour les Eléphants, Francis Lawrence semble avoir enfin trouvé chaussure à son pied, et signe un troisième long métrage beaucoup plus réussi et mémorable que ses deux premiers.

Note : 7/10

USA, 2011
Réalisation : Francis Lawrence
Scénario : Richard LaGraveness
Avec : Robert Pattinson, Reese Witherspoon, Christoph Waltz

My Soul to take

Critiques en vrac 43: De l’Eau pour les Eléphants – My Soul to take – Attack the Block
Résumé: Dans la petite ville de Rivertown, la légende raconte que l’Eventreur, un tueur en série abattu par la police, a juré de revenir pour tuer les sept enfants nés la nuit de sa mort. Seize ans après, les meurtres recommencent. Il semblerait bien que l’éventreur ait décidé de mettre sa menace à exécution…

Sorti un an avant l’excellent Scream 4, My Soul to take signait le retour à la réalisation de Wes Craven, après un hiatus de cinq années. Autre particularité du film, Craven en est aussi le scénariste, pour la première fois en 16 ans après Freddy sort de la Nuit. Une paternité qui se ressent dès la scène d’introduction, rappelant furieusement les prémisses de Shocker, avec ce tueur abattu par la police mais jurant de revenir se venger. Malheureusement, la suite du film est beaucoup moins intéressante.

My Soul to take devient en effet assez vite un slasher routinier et peu inventif. Les personnages sont d’une platitude confondante et d’une débilité crasse (la blonde qui, poursuivie par le tueur, s’arrête pour téléphoner), et les meurtres manquent à la fois d’inventivité et de gore pour convaincre les habitués. En plus de cela, le tueur est loin d’être effrayant, avec son costume ridicule le faisant plus passer pour un clodo mal embouché que pour une figure ultime du Mal. La mise en scène de Craven est assez plate, et il faut avouer qu’au final on s’ennuie pas mal, surtout que le pseudo whodunit du film est très peu surprenant.

Là où le film se rattrape un peu, c’est dans son côté surnaturel, avec son héros sur le fil du rasoir, semblant aspirer l’âme des personnes décédées. On sent Craven intéressé par les légendes indiennes à l’origine de cette idée (le condor qui protège les âmes des défunts), comme le montre l’excellente scène de l’exposé. Malheureusement, le réalisateur ne fait que survoler cette idée, laissant en plus de nombreux trous béants à son intrigue (au final, on ne saura jamais la nature du tueur, s’il s’agit d’un démon ou d’une autre entité possédant le gens, ni sur ses motivations). On se demande presque si le film n’a pas été charcuté au montage ou s’il a bien été écrit par Wes Craven.

Bref, malgré quelques idées intéressantes, My soul to take est un ratage assez triste, qui heureusement a par la suite été compensé par le très bon Scream 4.

Note : 4/10

USA, 2010
Réalisation : Wes Craven
Scénario : Wes Craven
Avec : Max Thieriot, John Magaro, Denzel Whitaker, Zena Grey, Nick Lashaway, Emily Meade, Paulina Olszynski

Attack the Block

Critiques en vrac 43: De l’Eau pour les Eléphants – My Soul to take – Attack the Block
Résumé: Une bande d’ado d’une cité HLM au Sud de Londres se retrouve confrontée à une invasion d’aliens belliqueux et très voraces.

Il est toujours impressionnant de voir à quel point nos voisins britanniques arrivent à nous surpasser le plus souvent au niveau cinématographique. Prenons par exemple Attack the Block, qui propose une histoire quasi identique au récent La Horde (on remplace juste les zombies par des aliens). Bien que le film de Dahan et Rochet soit assez sympathique, le long métrage de Joe Cornish (c’est aussi son premier film) l’enterre sans aucun effort. Plus drôle, plus effrayant, plus distrayant, mieux interprété, mieux réalisé, tout est supérieur ici.

Pourtant, Attack the Block est aussi ultra référentiel (le plan d’ouverture, hommage à The Thing, les aliens qui évoquent souvent les Critters), mais Cornish parvient à s’éloigner de ses modèles en donnant une spécificité britannique à son histoire. Ici les « héros » ne sont pas de prime abord très sympathiques, puisqu’il s’agit d’une bande d’ados délinquants (la scène d’ouverture les voit s’attaquer à une femme seule pour lui voler son sac). Mais au lieu de les transformer en icones badass, Cornish n’en fait pas des anges, il garde du début à la fin en vue le fait que ce sont des gamins gouailleurs, un brin agressifs, et expose finement certaines de leurs fêlures (la très touchante scène dévoilant l’intérieur de l’appartement de Moses) et leur humanité, sans non plus trop rentrer dans les détails.

Le plaisir du spectateur est aussi là, clairement, Attack the Block mêlant avec maestria l’action, l’horreur et l’humour. Les jeunes héros se révélent particulièrement inventifs dans leur façon de lutter contre la menace, comme si on se trouvait dans un croisement mal élevé entre Les Goonies et Critters. Les aliens ont beau ne pas être très effrayants de prime abord (ce sont des sortes de gros gorilles noirs sans yeux et avec les crocs fluos), ils n’en sont pas moins mortellement dangereux. Cornish utilise d’ailleurs juste ce qu’il faut de gore pour rendre la menace crédible, sacrifiant au passage de façon assez surprenante certains personnages.

Autre bon point,  contrairement à un film d’horreur américain, les personnages ont ici vraiment l’air d’avoir quinze ans, et leur mort n’en est que plus douloureuse. Les jeunes acteurs sont à cet égard tous excellents, confondants de naturel, débitant d’hilarants dialogues avec une aisance impressionnante, et évitant de se laisser voler la vedette par le vieux de la vieille Nick Frost.

Bref, Attack the Block est une nouvelle preuve de l’épatante vitalité du cinéma britannique, capable de s’attaquer à tous les genres avec succès. Certains ont des leçons à prendre…

Note : 7.5/10

Royaume-Uni, 2011
Réalisation : Joe Cornish
Scénario : Joe Cornish
Avec : Nick Frost, Jodie Whittaker, Luke Treadaway, John Boyega, Alex Esmail

Geouf

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