Le blog de l’association ouvre ses colonnes à Claude Lucas, géologue, ancien vice président au Conseil Scientifique du Parc National des Pyrénées (1998-2003),…60 ans de pratiques en montagne.
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Hérésie dans le paysage, doublée d’hérésie devant la géologie, ce projet est en contradiction d’abord avec la Raison et, bien sûr, avec les discours sur la modération dans la consommation des ressources de la planète.
L’hérésie devant la géologie :
En hydrogéologie d’abord.
Ce projet, ses auteurs, sont coupables d’envisager une forte augmentation des causes de pollution (les épurations ne sont jamais satisfaisantes); sont coupables aussi de participer à l’augmentation de la consommation d’énergie. Il y a là trop de contradiction avec le refrain « sauvons la planète »…elle s’en moquera bien, un jour !
Continuer à polluer tout à l’amont des bassins versants est condamnable. Ici le bassin versant fournit déjà bien peu d’eau ; il est de très modeste taille par rapport à la quantité d’eau nécessaire aux aménagements.
Une part importante des écoulements est souterraine en raison de la forte densité des surfaces pénétratives dans les roches (nous l’avons bien observé lors du creusement du tunnel Aragnouet-Bielsa).
Schistes redressés du Marioulet de Bassia - Photo Simone Fréchou
Mécanique des roches
Il y a danger d’instabilités lorsque l’on a parallélisme entre surface topographique et stratification ou schistosité des roches et, surtout, lorsque certains blocs ou compartiments rocheux reposent sur des terrains très ductiles et riches en eau comme les ampélites (photo).
Tectonique (organisations architecturales des terrains)
Ces terrains sont, depuis 40 millions d’années (Ma), la semelle de structures chevauchantes, caractéristiques de cette partie des Pyrénées – ensembles de terrains anciens (de plus de 310 Ma) anormalement superposés à de beaucoup moins anciens (100Ma) et amenés à haute altitude,- ce qui fut l’un des arguments du classement au Patrimoine Mondial UNESCO pour l’ensemble Gavarnie-Mont Perdu.
Structures dans la muraille de Barroude - photo Simone Fréchou
Miroir de faille - Photo Claude Lucas
Les nombreuses failles et surfaces pénétratives qui fragmentent les roches en toutes orientations (Cf. carte ci-dessous) entraînent une grande vulnérabilité des ancrages d’installations.
Claude Lucas